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Mercredi, 21 octobre 2020Entrepreneuriat, prise de décision et intelligence économiqueSaras Sarasvathy a étudié le comportement des entrepreneurs et dans cette conférence TEDxMidAtlantic en 2010, elle nous livre quelques unes de ses observations. Pas forcément intuitives. Au-delà de la mise en évidence d'une troublante similitude entre le développement théorique de la science (à partir du XVIème siècle) et celui de l'entrepreneuriat aujourd'hui, elle est porteuse d'une nouvelle, somme toute peu emballante pour les experts en études de marchés comme pour les veilleurs. Non seulement les entrepreneurs n'aiment pas les études de marchés mais ils sont aussi suspicieux vis à vis des informations prédictives de toutes natures. En revanche, ils aiment avoir le contrôle et se focalisent sur ce qu'ils maîtrisent. Comme ils maîtrisent leur futur, ils ne doivent pas le prévoir. Somme toute, le point de départ des entrepreneurs est assez commun: ils construisent sur base de qui ils sont, de ce qu'ils savent et de ceux qu'ils connaissent. A partir de là, ils n'investissent que ce qu'ils peuvent perdre. Ils essaient alors d'embarquer dans leur aventure des personnes, des associés, qui ne mettront à disposition que ce qu'ils sont, ce qu'ils connaissent, ceux qu'ils connaissent. Jamais plus que ce qu'ils peuvent perdre. Il m'intéresse également de constater que ce qu'elle décrit du comportement des entrepreneurs, notamment leur propension à rapidement sortir de leur cocon, pour parler et rencontrer des gens, pour leur proposer leur idée, un produit qui n'existe pas... est assez similaire à la démarche "lean startup". Et en cas de faible écho, ils n'hésitent pas à écouter et pivoter. De-là à se dire dire que, parfois, l'intelligence économique se trompe de cible... Jeudi, 15 octobre 2020Gestion de dossiers (et de documents) - 5 premières bonnes pratiquesCes derniers jours, la rédaction de billets relatifs à la gestion des documents et de l'information a ravivé quelques souvenirs anciens, du temps où j'étais actif dans ce domaine. Plus particulièrement les formations à la gestion de documents que j'animais pour les fonctionnaires des Institutions Européennes. Les principes de base, qu'il fallait inculquer aux participants, étaient bons et pertinents. Je les ai donc gardé en tête, et aujourd'hui, j'ai le plaisir de partager avec vous cinq premières bonnes pratiques, valables tant dans les environnements papier que numériques. La première consiste à définir le concept de dossier. Les documents que vous recevez sont, pour une grande part, liés à ce qu'on pourrait appeler une "affaire", c'est-à-dire une vente, une installation, une intervention... Et pour chaque affaire, il devrait y avoir un début et une fin. Il convient donc de définir les "affaires", leurs dates de début et leurs dates de clôture. En deuxième phase, il convient de faire la différence entre les documents officiels et les documents de travail. Les premiers sont ceux qui portent des engagements pris par votre organisation, ou envers votre organisation. Les définitions de dossiers devraient contenir un inventaire des documents officiels obligatoires. La partie "documents officiels" des dossiers doit être unique et conservée dans un endroit sécurisé. Les "documents de travail" sont ceux qui sont propres aux personnes. Ce sont souvent des notes ou des brouillons. Ces documents n'ayant aucune valeur "légale", seulement une valeur opérationnelle leur gestion est une responsabilité individuelle. Il peut donc en exister plusieurs, rangés en des endroits différents. Ils peuvent être perdus sans pertes, donc ne nécessitent pas d'être particulièrement protégés. Il est important de clôturer (administrativement) les dossiers. Cela consiste à attribuer une date de clôture et à verser les dossiers dans les archives intermédiaires. Cette opération doit être accompagnée d'un nettoyage du contenu du dossier pour s'assurer que tous les documents obligatoires sont bien présents et pour ne conserver que les documents officiels. Lorsque la distinction entre documents officiels et documents de travail a été bien gérée, ce nettoyage est très facile et très rapide. On garde le "dossier officiel", on jette tous les "dossiers de travail". On essaiera d'éviter le piège de la conservation de documents de travail, qui pourraient servir de base à de nouveaux documents. Ils ne devraient pas être dans des dossiers, mais dans d'autres espaces de stockage individuels. Une des règles d'or de la gestion de dossiers est qu'un dossier clôturé ne peut en aucun cas être rouvert! On ne peut en sortir ou y ajouter aucun document. Si un tel besoin existe, il faut alors soit se faire à l'idée qu'on a à faire à une nouveau dossier, soit réviser la définition des dossiers et les conditions de leurs clôtures. La dernière bonne pratique que je partage avec vous aujourd'hui concerne l'attribution d'une durée de conservation des dossiers clôturés (la clôture administrative marque le début de la durée de conservation). Il est vrai qu'on parle plus souvent de la durée de conservation des documents, mais dans les faits, c'est la durée de conservation des dossiers qui prime. Celle-ci ne devrait pas être inférieure à la plus longue durée de conservation associée à une document dans le dossier. Mais d'autres éléments peuvent influencer vos décisions en la matière, comme la durée de vie de l'objet ou de la machine concernés, qu'il s'agisse d'un canapé ou d'un four industriel dont la durée de vie se compte en décennies. Dernière petite remarque, mais qui a son importance, pensez au choix du format de conservation de vos documents. Peu importe que vous conserviez vos documents en format papier ou en format électronique, ce qui doit guider votre choix est la compatibilité avec la durée de vie et de conservation de vos documents. Assurez-vous que dans 5 ans, 10 ans, 50 ans... vous soyez toujours en mesure de lire vos documents en trouvant la bonne balance entre les conditions (coûts) de stockage et le besoin de gérer les évolutions technologiques qui pourraient rendre vos formats de conservation obsolètes. Là-dessus, je vous souhaite une bonne journée de travail.
Mardi, 10 mars 2020[Fake News] Quand les mots servent de pétards et de fumigènes...Dans la foulée de la cérémonie de remise des César, on assiste actuellement à quelques échanges à fleurets mouchetés autour de l'argent qu'aurait consacré Canal+ à la présentation de l'événement. Les 130.000 eur qu'aurait "touché" Florence Foresti incitent certains à crier au scandale. Ce qui retient mon attention dans cette polémique, ce n'est pas le montant évoqué. C'est plutôt sa vertu d'exemple pour comprendre certains mécanismes qui conduisent au "buzz". Que l'on retrouve régulièrement dans d'autres débats sur les sommes perçues par les uns et les autres. Mais pas que... En l'occurrence, ce qui met le feu aux poudres, c'est le choix d'un vocabulaire qui gomme certaines nuances et qui invite aux raccourcis. Et qui fait mouche auprès d'une audience qui ne comprend ni les subtilités du vocabulaire, ni celles du contexte. Et à l'analyse, tout le monde, enfin, toutes les parties prenantes à la discussion, font preuve d'une certaine démagogie. D'un côté "Florence Foresti aurait touché 130.000 eur pour la présentation" (https://tinyurl.com/qsedfge), de l'autre elle déclare "n'avoir touché que 18.500 eur" et lance une brandille féministe sur l'es écarts salariaux entre hommes et femmes (https://tinyurl.com/t6dagnt). D'un côté, il y a compétition entre les expressions "a touché", "a facturé", "a gagné"... et de l'autre confrontation en "cachet", "salaire", "rémunération", "a touché", "a gagné"... ensemble de termes qui, si ils sont proches, recouvrent des réalités plus nuancées. D'autant que tout ce débat se déroule globalement sans référence aux prestations couvertes (présentation, préparations, équipes, techniques...) par le contrat, même si l'affirmation "elle a touché 130 000 euros, dont 30 000 euros pour ses auteurs" soulève un coin du voile. Et en bout de course, ce qui est revenu effectivement revenu à Florence Foresti, sans doute en lien avec son talent, plus sûrement avec ses prétentions, est un montant augmenté d'optimisation fiscale, voire stratégique. Ce qui, par ailleurs, jette du discrédit sur le sortie féministe. On devrait croire que ceux qui s'expriment sur le sujet sont bien au fait de toutes ces subtilités et qu'ils choisissent le vocabulaire en connaissance de cause. Par contre, les réactions du public montrent qu'ils sont nombreux à ne pas saisir les nuances ni de vocabulaire, ni contextuelles, et à s'enflammer sur base du sens induit. Finalement, il est probable que la fake news naît davantage de la réaction de ceux qui réagissent aux raccourcis que de ceux qui ont tendent le piège. Mais ce constat n'exonère en rien ces derniers de leurs responsabilités. Et il devrait nous inciter à la prudence lorsqu'on décide de participer au débat. Ne le faire qu'en pleine conscience de l'impact et des conséquences des mots que l'on choisira pour s'exprimer. Et gardons à l'esprit que dans les échanges que nous ne comprenons pas en totalité, il est fort probable que les mêmes mécanismes soient à l'oeuvre... Vendredi, 28 février 2020L'intelligence stratégique est-elle destinée à la maîtrise de toutes les informations stratégiques d'un écosystème?On pourrait reformuler cette question en "la mission de l'intelligence stratégique est-elle la maîtrise totale et permanente de l'information?" Pour moi, ceux qui imaginent une réponse positive à cette interrogation vivent dans un dogme, et pas dans la vie réelle. Non, l'intelligence stratégique (pas plus que l'IE, du reste) n'est destinée à tout savoir, tout de suite, tout le temps. D'ailleurs, cet ordre de mission est impossible à réaliser. J'ai bien aimé l'article "L’intelligence économique, une arme méconnue" publié par Medhi Atmani le 9 avril 2018 sur le site www.pme.ch même si je ne souscris pas à tout ce qui'il y dit (https://tinyurl.com/whkye8z). Mais il y partage des constats qui renforcent cette idée que l'IS ne peut pas vivre avec cette quête d'absolu:
L'idéal est sans doute de renverser le paradigme. Quitter le posture initiale de mise en place de systèmes et mécanismes de collectes d'informations plus ou moins ciblées pour adopter celle de l'identification des décisions à prendre, des informations manquantes ou souhaitées et d'y assigner un calendrier et un budget (vision projet) qui guideront le choix des sources et des ressources (internes ou externes). Et dans une telle posture, les questions du ROI et de la disponibilité des moyens ne se posent plus trop. En tout cas, elles sont traitées en amont et si le projet d'IE est lancé, c'est qu'il est considéré comme pertinent et rentable...
Vendredi, 21 février 2020Deux conditions pour des pratiques d'intelligence économique efficientesEn 2009, McKinsey publiait un article intitulé "Getting into your competitor's head". Sans surprise, il traite, même sans la nommer spécifiquement, d'intelligence stratégique. Et si, de mon point de vue, il y a une phrase à retirer de ce document, c'est celle-ci: "So if you want to anticipate rather than react to strategic moves, you must analyze a competitor at two levels: organizational and individual." (https://tinyurl.com/v8rra52) La première partie de la phrase, celle qui est introduite par le "si", est au cœur de la déception de tous ceux qui peinent à convaincre toutes les entreprises à mettre en oeuvre des démarches en IE ou IS. Le "stuuut", c'est que ces pratiques n'ont des chances de se développer que dans les entreprises qui affichent des ambitions de conquêtes de marchés et de croissance. Pour les autres, forcer l'introduction de quelques démarches IE ou IS est peu productif tant que la posture des dirigeants n'a pas évolué vers une attitude plus ambitieuse. La deuxième partie met en évidence deux éléments moteurs du fonctionnement des entreprises. D'une part, la culture qui a contribué largement à l'accumulation des actifs disponibles, qui influence inévitablement les comportements futurs, et, d'autre part, les agendas (plus personnels) de ceux qui sont aux manettes. Le souci, c'est que ces connaissances sont rarement disponibles de manière explicite ni complète. Celui qui ambitionne de s'en servir pour prendre des décisions plus éclairées doit donc les construire sur base d'informations à recueillir et à associer dans un dialogue constructif. C'est à cela que servent les outils d'analyses stratégiques. En l'occurrence, il me semble que la phase d'analyse est cruciale et assurément plus importante que la phase de collecte d'information. On peut déjà faire de l'analyse sur base des informations et connaissances initialement disponibles aux personnes impliquées dans le processus. Bien sûr, la qualité et la pertinence de l'analyse est fonction de la qualité et de la quantité (dans une moindre mesure) d'informations disponibles ainsi que du temps y consacré. Toutefois, l'exercice va progressivement mettre en avant des carences en informations, qu'il pourrait être utile de traiter (en fonction des objectifs, des ambitions et des ressources disponibles). La question qui se pose alors est celle de la stratégie de collecte de l'information. Doit-on collecter et conserver de l'information pour la mettre à disposition de ceux qui pourraient en avoir besoin, ou doit-on envisager la mise en oeuvre de démarches ad-hoc, sachant que si le fond informationnel interne n'est pas (suffisamment) complet, il faudra certainement aussi envisager des démarches ad-hoc. Il est fort probable que le curseur se déplace en fonction du nombre et de l'intensité des efforts d'IE et IS développés dans l'organisation. Mardi, 18 février 2020A propos des zones d'ombre du data management, même dans les projets de veille...En mars 2012, Davis Sotton, dans le cadre d'une série d'articles consacrés au "data management" a proposé à la communauté des chercheurs (scientifiques) une liste de 20 questions à se poser avant de se lancer dans un projet de collecte de données, informations et documents dans le cadre d'un travail de recherche (Twenty Questions for Research Data Management - https://tinyurl.com/tjnn2lp). A la lecture de ce billet, il apparaît que ces questions mériteraient d'exister également dans bon nombre d'environnements de veille en entreprises, dans lesquels règne un certain pragmatisme opérationnel qui s'intéresse peu aux contraintes d'utilisation des informations et documents (droits, licences, coûts d'utilisation). Ces 20 questions mettent effectivement en lumière quelques zones d'ombre qui, en l'absence d'un éclairage adéquat, peuvent mettre en péril le projet de veille et d'intelligence économique. Dans cet esprit, j'ai noté quelques sujets qui ne sont, bien souvent, pas dans les périmètres d'attention des plus petites cellules de veille:
L'idée n'est bien sûr pas d'avoir les meilleures réponses à ces questions (avant de lancer le projet). Il est néanmoins important d'y réfléchir pour savoir ce que, en conscience, on laisse de côté, et ce sur quoi il sera important de travailler dans un futur plus ou moins proche... Mardi, 4 février 2020Le futur des brevets et des droits de propriété intellectuelleIl y a quelques semaines, France 24 dans son mission consacrée à l'intelligence économique, présentée par Ali Laidi, nous proposait une intéressante interview de Mireille Buydens, professeur de droit à l’université de Bruxelles. C'était pour elle l'occasion de partager son point de vue sur le futur des droits de propriété intellectuelle, au premiers desquels les brevets et les droits d'auteurs (https://tinyurl.com/sp3p3k6). Elle pense qu'ils n'échapperont pas à d'importantes réformes, notamment en raison de la pression croissante des brevets détenus par les entreprises chinoises. Elle nous rappelle ainsi que le droit des brevets est né en Europe à une époque où le vieux monde était le principale contributeur aux connaissances mondiales. Aujourd'hui, ce sont les Chinois qui occupent cette position et il arrivera bien un jour où ils seront les maître des connaissances "bankable". Ce jour-là, les Européens sans doute d'un monde différent... Jeudi, 12 décembre 2019Les technologies de fouille de textes et de données, cela vous parle?Aujourd’hui"hui, j'ai une pensée émue pour tous les militants du "langage clair" ainsi que les ardents défenseurs du référencement en langage naturel (SEO). Je me suis lancé dans la lecture de nouvelle directive européenne qui traite des droits d'auteurs et droits voisins (DIRECTIVE (UE) 2019/790 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 17 avril 2019 sur le droit d'auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique et modifiant les directives 96/9/CE et 2001/29/CE - https://tinyurl.com/wqpbese). Ce texte semble inutilement compliqué. On y sent la patte de juristes pour qui il n'y aurait qu'une seule stratégie pour éviter les ambiguïtés, à savoir, notamment, la répétition permanente des définitions extensives des concepts évoqués (même plusieurs fois dans la même phrase) ainsi que la mention in extenso des références pour chaque renvoi à d'autres documents (et même pour les références à d'autres parties du document). On sent aussi une volonté d'éviter les importations de mots d'autres langues, même si'ils se sont imposés dans le langage courant. Ainsi, à titre d'exemple, le "text and data mining" est traduit en "technologies de fouille de textes et de données" et englobe les applications de veille. D'ailleurs, le terme "veille" n’apparaît qu'une seule fois dans le document sous la forme "veille médiatique" et si le verbe veiller est utilisé plus abondement, c'est dans sa forme transitive directe (Veiller à qqch. y faire grande attention, s'en occuper activement). Cela ne contribue pas vraiment à sa visibilité et sa publicité sur le web... Sur le fond, comme ce document est particulièrement complexes à comprendre (j'ai dû y consacrer beaucoup de temps et d'énergie pour essayer de me le simplifier), je peine à en retirer des conclusions pertinentes pour mes activités. Je reste donc avec mon impression désagréable que même s'il remet un peu d'ordre sur le terrain, il reste quelques cheveux dans la soupe qui le rendent inapplicable dans les faits et qui pourraient voir un impact considérable sur de nombreux pans de l'économie numérique. Je pense par exemple à la nécessité d'obtenir des autorisations (et donc de les gérer) de la part de tous les auteurs et de toutes les sources consultées (qui pourrait avoir un impact important sur la viabilité de petites installations de veille), ou encore cette impression que chaque copie numérique est considérée comme un exemplaire distinct d'une oeuvre... L'avenir nous dira... et en attendant, on continue à rêver que les juristes nous pondent des textes clairs et que les parlementaires les exigent (on est d'ailleurs en droit de se demander si tous les parlementaires qui votent ce genre de textes les comprennent correctement...) Mardi, 10 décembre 2019Google manipule-t-il ses listes de résultats? Oui, forcément, mais ce n'est pas la bonne question...Ainsi donc, d'aucuns accusent Google de manipulations de résultats de son moteur de recherche. En l'occurrence, c'est le journal Les Echos, relayant un article du Wall Street Journal, qui monte au créneau (Google accusé de manipuler les résultats de son moteur de recherche - 17.11.2019 - https://tinyurl.com/tgclk5f). Et l'auteur de mettre en avant l'affirmation du journal new-yorkais selon laquelle ... Google de modifier sciemment les résultats de son moteur de recherche, pour servir ses propres intérêts et ceux de ses partenaires... Et de nous donner quelques exemples, certains justifiant les manipulations, les autres, plus nombreux, les fustigeant. Dont acte! Mais peut-être faudrait-il nous expliquer ce que sont des résultats non manipulés, tant chez Google que chez ses concurrents; Gardons à l'esprit que la manipulation des résultats est le "core business" des moteurs de recherche. Rappelons-nous que la préparation des listes de résultats est un processus à double détente. La première consiste en la sélection, dans la base de documents connus, de ceux qui répondent peu ou prou à la demande de l'utilisateur. La deuxième consiste à choisir l'ordre dans lequel ces documents "pertinents" seront proposés à l’utilisateur, tâche qui est confiée à un algorithme (de ranking), lequel algorithme reste une construction humaine qui automatise l'attribution de valeurs en fonction de critères retenus. Chaque moteur de recherche dispose de son algorithme de ranking, différent de ceux des autres, pour manipuler ses résultats en lien avec sa politique éditoriale, ce qui justifie une partie des "différences de résultats". Mon excellent confrère Jérome Bondu a raison de nous inciter à la clémence envers google, dans son article "Google est accusé de manipuler les résultats de son moteur de recherche. Et alors ? Tant mieux…" (04.12.2019 - https://tinyurl.com/tu3s86e). Il y attire notre attention sur le fait que sur ce coup-là (on ne parle pas du reste) Google semble dans les clous et adopter une attitude guère différente de celle de nombreux autres acteurs dans d'autres industries. pour ma part, ce qui m'inquiète c'est le constat, corroboré par l'expérience de terrain, que pour nombre d'internautes, l'image et la réputation de Google est encore celle de ses débuts, celle de l'époque "Don't be evil" et la nostalgie d'une promesse des meilleurs résultats. Celles de l'époque où le modèle d'affaires n'était pas encore clair et que la maximisation à outrance des revenus publicitaires n'était pas encore le point focal de la stratégie. Plus que jamais, il me semble important d'éduquer les internautes aux réalités du Web. De faire éclater le miroir aux alouettes d'un Internet neutre et bienveillant. D'apprendre aux utilisateurs le chemin vers les informations qu'ils choisissent et dont ils ont besoin et ainsi d'éviter les informations que certains opérateurs leur proposent avec des intentions plus ou moins honorables. Cela passera par une meilleure éducation à Internet, aux moteurs de recherche, aux réseaux sociaux... Il est temps de se retrousser les manches...
Lundi, 9 décembre 2019Les angles morts de la stratégie et les moyens de s'en prémunir...Cet article commence par une intéressante analogie qui présente le responsable de la gestion stratégique d'une organisation comme un conducteur de voiture. Il dispose de rétroviseurs, voire de caméra arrière pour surveiller son environnement (ses concurrents), mais ces dispositifs ne couvrent pas la totalité d l'espace. Il reste des angles morts (Automobiles, Blind Spots, and Organizational Strategy - 07.12.2017 - https://tinyurl.com/vsorpvg). Rapidement, toutefois, l'auteur, Harry Hertz, nous rappelle que conduire une voiture c'est aussi regarder devant, loin devant (enfin, pour les plus ambitieux, ceux qui veulent être... les premiers, les plus rapides... ndlr). Si le GPS permet de regarder loin (stratégie) et waze et consorts permettent d'éviter des embûches locales (tactique), le conducteur ambitieux cherchera aussi à anticiper les nouvelles routes et les travaux importants. Mais aucune de ces projections n'est exempte d'angles morts. Parmi les dangers de ces angles morts, l'auteur note:
Heureusement ;-), l'auteur nous donne aussi quelques idées pour identifier et dépasser les angles morts:
Le mot n'est pas utilisé mais ces conseils ne vous font-ils pas penser à l'intelligence stratégique, ses objectifs, ses pratiques?
Mardi, 3 décembre 2019De l'impact de la culture sur les pratiques d'intelligence économique![]() Intuitivement, on le savait! Les différences de points de vue et de pratiques en matière d'intelligence économique et pratiques associées, entre les différents pays, sont pour beaucoup, de nature culturelle. Dans leur article "Les déterminants culturels des pratiques de veille stratégique" Ali SMIDA et Emna BEN ROMDHANE nous le disaient déjà en 2004, avec quelques arguments de poids (https://tinyurl.com/qtyot36). Les auteurs nous proposent une analyse comparative de 4 cultures d'intelligence économique (Japon, Etats-unis, France et Allemagne, fortement basée sur les travaux de Geert Hofstede (dont je vous ai déjà parlé - De l'impact de la culture sur les pratiques d'intelligence économique - https://tinyurl.com/qp8xljj). Et leur conclusion est intéressante. Ils considèrent que les difficultés rencontrées par l'IE française trouve (une partie de) ses origines dans un copier/coller de pratiques anglo-saxones (principalement) sur un socle culturel différent (et pas vraiment adapté)... Notons aussi cette référence aux 5 types de veilleurs de Rouach que j'évoquais dans un récent billet (Veilles et veilleurs, deux catégorisations intéressantes - https://tinyurl.com/tnpzdy9).
Mercredi, 13 novembre 2019Intelligence is not a sustainable source of competitive"Intelligence is not a sustainable source of competitive". Cette affirmation est tirée d'un article du site Fortune.com qui nous présente cinq moyens, pour les entreprises, de rester sur le sommet de la vague (5 Ways Your Company Can Keep Its Competitive Edge - 23.6.217 - https://tinyurl.com/t2km229p). On conviendra sans surprise que l'intelligence, ici évoquée, est de celle pointée par Leonard Fuld dans cette défnition: “Competitive intelligence is gathering information, which is analyzed to the point where you can make a decision” (How the biz world took a page from the CIA - https://tinyurl.com/ryn699b). Morgan Housel, l'auteur de l'article de nous expliquer alors qu'il y a sur le marché tellement d'esprits brillants capables et que, par ailleurs, ce qui relève de l'intelligence est de plus en plus confié à de l'intelligence artificielle. Il nous énumère alors cinq moyens pour rester au top:
Ce point de vue me semble d'autant plus intéressant qu'il entre en résonance avec quelques autres lectures récentes comme celles que j'évoquais hier sur ce blog (L'échec d'une innovation est-il prévisible? Non, peut-être... - https://tinyurl.com/v24rlyx) ou encore cette intervention video de Simon Sinek (Most leaders don't even know the game they are in - https://tinyurl.com/vumgcu9).
Lundi, 14 octobre 2019Competitive intelligence ou strategic foresight?Certes, les deux termes paraissent semblables, mais ils ne sont pas synonymes. Si la définition, ou a tout le moins l'esprit de la competitive intelligence, est bien ancrée dans nos esprit, c'est plus difficile pour le concept de strategic foresight, terme qu'on pourrait traduire en prospective. Le site Futuresplatform.com nous donne, dans un billet, sa vision du concept de strategic foresight. Leur position est de dire que c'est "...a discipline organizations use to gather and process information about their future operating environment" (https://tinyurl.com/yyyawlkg). Et dans un autre billet, il met en évidence les différences entre les deux pratiques, suggérant qu'il est pertinent de les pratiquer toutes les deux (https://tinyurl.com/y2ywa4qq). Ce que je retiens, c'est que la competitive intelligence s'intéresse principalement aux concurrents, ce qu'ils pourraient faire sur un horizon court/moyen terme alors que le strategic foresight regarde plutôt l'environnement, au sens large, sur un horizon moyen/long terme. Et si l'intelligence économique repose en grande partie sur l'analyse de faits (informations) collectés de manières plus ou moins automatisées, les méthodes prospectives vont privilégier l'intuition, les comportements, les jeux de rôles, les scénarios probables... (https://tinyurl.com/y2ywa4qq). Bref, finalement deux postures différentes. Et je dois bien reconnaître que je n'ai pas encore rencontré beaucoup d'entreprises développant un regard prospectif plus ou moins formel. La plupart des PME que je fréquente sont plutôt dans une démarche réactive, par rapport aux changements de leur environnement. Elles se contentent de l'horizon court/moyen terme de l'intelligence économique...
Lundi, 9 septembre 2019Peut-on accorder du crédit à un article qui s'ouvre sur une bêtise?Je suis toujours surpris par l'utilisation de certains effets de manche trompeurs ou menant à des conclusions erronées dans les documents écrits, même ceux publiés sous couverts de de cautions les plus sérieuses (dans les communications orales, ces effets de manche passent plus facilement inaperçus). Le dernier en date, dans cet article publié par le South African Journal of Economic and Management Sciences qui a pour titre "The practice turn within strategy: Competitive intelligence as integrating practice" dont les auteurs se revendiquent du Department of Business Management, Faculty of Economic and Management Sciences, University of Pretoria, South Africa (https://tinyurl.com/yyqp7ebh). En cause, la deuxième phrase de leur introduction: "Competitive intelligence has evolved from being traditionally associated with knowledge management and market research (Adidam, Banerjee & Shukla 2012:243; Pellissier & Kruger 2011) to a more generalised discipline that focuses on gathering and analysing intelligence necessary for strategic planning (Adidam et al. 2012:243; Porter 1985)". Même si je comprends le point de vue des auteurs, qui n'est pas faux, telle que présentée ici cette évolution à tout d'une régression... Chaque fois, les mêmes interrogations se bousculent dans ma tête. Est-ce volontaire ou fortuit de la part des auteurs? Est-ce un indice de tentative de manipulation (imposer un point de vue en ne tenant pas compte des faits), une défaillance dans le raisonnement, une mauvaise maîtrise de la langue...? Et les relecteurs, dans tout cela? Pourquoi ne l'ont-il pas vu? Pourquoi n'ont-ils pas réagit? Je n'en sais rien... En tout cas, cela jette toujours une ombre sur la rigueur et donc la qualité et la crédibilité de l'ensemble du travail présenté. Et je ne saurais que recommander aux rédacteurs de documents d'être très attentifs à la cohérence de ce qu'ils écrivent, à l'enchaînement des idées et de causalités, sous peine d'affaiblir considérablement la qualité et le poids de leurs travaux... Et les fake news seraient moins présentes si les lecteurs étaient plus attentifs à ce qu'ils lisent et ne relayaient pas si facilement / mécaniquement des propos incohérents...
Lundi, 2 septembre 2019Et si les entreprises, pour protéger leurs documents et gagner en performances, s'intéressaient aux archives...Je trouve ce récent billet de Marie-Anne Chabin sur son blog intéressant, même pour ceux qui comme moi n'ont guère d'intérêt dans une polémique autour des agissement du Président Auriol (Le président Auriol, la protection des données et les archives publiques - https://tinyurl.com/y6frmdb7). Dans son texte, elle pose deux questions. La première est relative à l'acceptabilité de la pratique de certaines pratiques (enregistrements d'entretiens privés) dont, à mon sens, elle ne fait que lever un petit coin du voile. Le deuxième, qui traite de la notion d'archive, a davantage retenu mon attention. Sans doute parce qu'elle a réveillé les souvenirs de quelques expériences professionnelles plus anciennes, qui toutefois restent un socle important à mon activité actuelle. Commençons par un premier rappel, important, est la distinction entre document et information ("Dès lors qu’il y a support d’information, il y a document. Tant qu’une information n’est «enregistrée» que dans la mémoire humaine, on ne peut parler de document.") Deuxième rappel, la définition des archives, selon le code du patrimoine ("Les archives sont l’ensemble des documents, y compris les données, quels que soient leur date, leur lieu de conservation, leur forme et leur support, produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité".) Là, on peut commencer à discuter du caractère absolu de cette définition. Tout comme l'idéal de la veille et de l'intelligence économique, du moins pour certains, de tout savoir tout de suite, tout le temps, cet absolu est un vice. Pensons à tous ces serviteurs de l'état qui griffonnent quelques notes sur un bout de papier pour le jeter ensuite. Ils sont dans l'illégalité et devraient être pris par la patrouille... Il fut un temps où je formais les fonctionnaires européens aux principes de conservation des documents et de l'archivage. La posture des Institutions européennes à cet égard est bien plus pragmatique. Dans un premier temps, elles distinguent les dossiers officiels des dossiers de travail, les premiers recueillant le documents officiels (rendus publics et qui engagent leur auteur), les seconds étant propres à chacun des travailleurs et ne devraient porter aucun engagement pour l'organisation. Le versement aux archives (historiques), à l'issue du délai de conservation légal des dossiers clôtures, est précédé d'une sélection de dossiers, si possible les plus pertinents. Les autres sont détruits. On est donc loin du dogmatisme des textes juridiques français... Je n'ai, à ce jour, rencontré aucune autre entreprise (ou organisation) ayant intégré le concept d'archives (historiques). Certes, elles conservent des dossiers papier et numériques et elles pensent être dans le bon avec leurs copies de sauvegarde des dossiers numériques (back-ups). Elles ont toutes peur de devoir retourner dans les dossiers des affaires terminées et de se lancer dans le tri et le nettoyage des documents. Lesquels conserver, combien de temps, et pourquoi? Et jeter les autres, qui pourraient resservir dans le cadre d'un autre dossier? Il manque à toutes ces entreprises, la connaissance et la maîtrise de quelques concepts de base, dont la mise en oeuvre va à l'encontre d'habitudes bien ancrées, mais qui facilitent la vie à un point qu'elles n'imaginent pas:
Lorsqu'une organisation met en place ces concepts, elle gagne énormément en temps et en efficacité opérationnelle:
En fait, un e bonne application des ces principes devrait nous épargner, à l'avenir, des discussions comme relatives aux enregistrements du Président ou de ses brouillons... Et une obligation pour les entreprises de gérer des archives historiques faciliterait sans doute le travail des historiens amenés à étudier le comportement de certaines entreprises multinationales sur la sellettes en raisons de leurs pratiques discutables...
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