Bon, j'admets qu'une telle question dans un blog qui s'adresse à des patrons peut sembler iconoclaste. Quoique... Au bout du compte, l'objectif que nous poursuivons, est la réussite du projet d'entreprise (souvent commercial) et pas l'existence des patrons, comme s'il s'agissait d'une caste. Et l'intelligence stratégique vient en support de cet objectif. Donc, la question de la présence des patrons dans l'entreprise est légitime. Dans nos contrées, l'entreprise auto gérée (par les travailleurs) est un fantasme de syndicaliste. Dans certains ailleurs, c'est une réalité qui semble fonctionner. C'est ce que nous démontre cet article du Wall Street Journal, du 19 juin dernier, intitulé "Who's the Boss? there isn't One!" (http://tinyurl.com/6lk9srv). Il nous présente le cas de la société Valve Corp. (www.valvesoftware.com) qui fonctionne sans hiérarchie et qui semble être une entreprise innovatrice depuis 1996. En termes d'innovations, les premiers pas dans la découverte de l'entreprise nous montre:
de l'innovation dans l'organisation (hiérarchie plate, pas de patron...)
de l'innovation dans les produits (créateurs de jeux vidéos)
de l'innovation dans la gestion du marketing et des contacts avec les clients (à travers un réseau social dédié aux jeux...)
Le focntionnement de l'entreprise sans patron n'est forcément pas toujours facile et peut mener à des situations atypiques, surprenantes, cocasses...:
les projets doivent susciter l'adhésion de nombreux travailleurs pour prendre forme
un indice de succès des projets est l'émergence d'un leader dans l'équipe de projet
les bureaux sont montés sur roulettes pour permettre aux équipes de se retrouver et de travailler plus facilement ensemble
il faut quand même des responsables, pour représenter l'entreprise à l'extérieur et engager l'entreprise et signer les contrats...
In fine, ces entreprises sont plus performantes que les autres. Alors, dans votre entreprise, c'est pour quand cette innovation organisationnelle?
Il y a quelques jours, j'attirais votre attention sur l'esprit d'innovation qui devrait régner dans les PME et TPE en mettant en avant l'initiative de Carré Noir, une TPE vendant du chocolat en ligne (http://tinyurl.com/cnznljq). Un article récent publié sur le site des Echos (L'innovation au cœur du métier de dirigeant d'entreprise - 13.01.2012 - http://tinyurl.com/82ngtgm) met aussi en avant cette nécessité d'innovation et en fait reposer la responsabilité sur les épaules des chefs d'entreprise. Cela semble évident dans le cas des PME, mais cela l'est tout autant pour les entreprises de plus grandes tailles. Selon l'article, pour favoriser l'innovation dans leurs entreprises, les patrons doivent combattre de nombreux freins à l'innovation:
la tentation de borner l'innovation à la créativité, alors qu'il faut aussi songer à la création de valeur ainsi que la diffusion aux utilisateurs
la crainte de l'échec, oubliant sans doute que dans toutes les entreprises innovantes, pour un succès il y a de très nombreux échecs
la rigidité des organisations
En conclusion, l'auteur de l'article nous propose les trois principes que devraient suivre les dirigeants qui se veulent innovants:
s'ouvrir au marché, discuter et collaborer avec d'autres entreprises... pour mieux percevoir les attentes du marche et des utilisateurs
insuffler une culture d'innovation dans l'organisation, qui va souvent passer par une réorganisation des processus internes
avoir une vision large de l'innovation qui permet de l'envisager de manière positive, même si les résultats financiers ne sont pas toujours probants; l'innovation présente souvent des bénéfices accessoires:
En décembre 2009, j'ai publié un billet traitant de futurologie, de science-fiction, d'innovation et de signaux faibles. Un des constats que l'on peut faire, en matière de science-fiction est que les le fruit de l'imaginaire des artistes (auteurs) ne retiennent pas l'attention des futurologues. Je proposais comme exemple la montre-bracelet permettant la vidéo-conférence mise en scène par E.P. Jacobs dans la bande dessinée de Black et Mortiner "Le piège diabolique" (http://tinyurl.com/yzsaj5h). L'actualité récente nous confronte à une situation similaire, mais qui va une étape plus loin puisqu'il y a tentatives d'appropriation et luttes entre groupes industriels. L'objet du litige est la tablette numérique, et les protagonistes Apple et Samsung. Nous avons tous entendu parler du conflit qui oppose la marque à la pomme et le constructeur coréen. Le premier souhaitant défendre les positions de l'iPad, par tous les moyens possibles, notamment en attaquant le second pour non respect de la propriété intellectuelle (brevets). En l'espèce, Apple, le pionnier de ce nouveau segment de marché, prétend avoir (presque) tout inventé, ne laissant pour les autres que des miettes. Apple défend donc la forme de sa tablette (rectangulaire, coins arrondis, finesse...). De son côté, Samsung conteste à Apple cette parternité, en faisant référence à... une vue d'artise d'il y a plus de 40 ans. Dans 2001 l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, les astronautes en mission vers Jupiter lisent leur journal du matin sur une tablette, rectangulaire, fine, noire... La ressemblance avec les tablettes d'aujourd'hui est impressionnante. Je vous laisse juge...
Selon Jeff Howes, le crowdsourcing est l'acte de confier une tâche traditionnellement réalisée par un agent (souvent un employé) à un groupe de pesronnes, généralement large, sous la forme d'un appel ouvert (public). De son côté, Klaus-Peter Speidel, auteur de l'article "How to Do Intelligent Crowdsourcing", publié en avril 2011, attire notre attention sur le fait que si le crowdsourcing est populaire, il peut aussi causer des problèmes. Dans une démarche d'intelligence économique, le recours au crowdsourcing peut s'avérer pertinent. Il permet effectivement d'accroître la connaissance du marché et l'éventail des solutions disponibles. D'un autre côté, parce qu'il peut donner des indications utiles à la concurrence, il importe donc de s'en soucier et de mettre en place les garde-fous ad-hoc. C'est le propos de cet article. Au-delà de la discussion, intéressante, sur la taille du groupe de personnes à interroger et impliquer dans une initiative de crowdsourcing, je pense qu'il est intéressant de donner vie à ces pratiques et de montrer qu'elles sont utilisées. Ce document nous donne 4 références de sites qui incitent au crowdsourcing:
Il est intéressant de noter le point de vue des responsables de ces initiatives dans le domaine de la confidentialité et du secret: "Il faut toujours se demander si cela surprendrait la concurrence que vous postiez ce problème? Si la réponse à cette question est oui, alors réfléchissez-y à deux fois. Mais dans la plupart des cas, la réponse est non, parce que en général tous les concurrents sont à la recherche des mêmes solutions. Et l'intérêt d'être le premier à avoir une solution est important... (Kevin McFarthing - Reckitt Benckiser).
En 2009, Stéphane Goria a publié dans la revue "Veille stratégique, Scientifique et Technologique" un article dans lequel il introduit un nouveau type de veille, en plus des traditionnelles veilles technologiques, économiques, concurrentielles...: la veille créative. Pour en savoir plus, n'hésitez pas à lire l'article "Entre la veille stratégique et l'innovation, la démarche de veille créative: ce que la veille créative emprunte aux wargames sur plateau" (http://tinyurl.com/4jqzgzf). Pour bien comprendre ce qu'est la veille créative, deux citations de l'auteur:
La veille créative se positionne avant tout en parallèle et au début d’un processus d’innovation. Il s’agit d’identifier un certain nombre de problèmes non résolus, de besoins en rapport avec des solutions qui leur sont proposés et de marchés ou secteurs de marché à explorer.
La veille créative se distingue aussi des autres veilles par le fait qu’elle utilise, non seulement, les moyens d’aide à la créativité pour imaginer de futurs concurrents ou opportunités de développement, mais aussi pour envisager sous forme de territoires l’expression de ses problèmes ou d’une partie de sa fourniture informationnelle aux décideurs.
L'auteur nous explique aussi comment les concepts de wargames (jeux de guerre) sur plateau peuvent être utilisés dans une démarche de veille créative.
Les outils 2.0 en entreprise, cest possible... ...et pas seulement pour les PME. Les grandes entreprises aussi peuvent les utiliser. c'est juste une question de volonté de la direction générale. Pour preuve, le cas d'Essilor qui nous est présenté dans ce dossier du journal "Le Monde Informatique" (http://tinyurl.com/5sn5xe). L'article intitulé "Digital Natives: ils vont boulverser l'entreprise" (http://tinyurl.com/ycq2gkf) a plus particulièrement retenu mon attention. On peut, en effet, y lire:
...utiliser ce vivier de jeunes cerveaux bouillonnant d'idées, les pousser à créer des blogs ou des wikis, les encourager à proposer des projets...
...l'arrivée de nouvelles technologies a longtemps été perçue - à tort - de manière négative par les DSI, mais aussi par les salariés...
...Nous avons observé les jeunes avec leurs caméscopes, pour envoyer des vidéos sur YouTube et nous avons appliqué ce principe en entreprise. Aujourd'hui fini les présentations sur papier ou PowerPoint, tout se fait par vidéos...
Essilor a également créé une équipe «BAG» (bureautique et applications génériques) ... Leur rôle consiste à créer des portails, à lancer des blogs et des wikis, à faire de la veille technologique pour tout ce qui concerne le Web 2.0...
On pourrait aussi épingler cette vidéo (promotion de Google Apps) dans laquelle Didier Lambert, directeur des systèmes d'information (DSI) de Essilor, nous explique le pourquoi de l'adoption de Google Apps par Essilor.
l'innovation peut être "relative" ou "absolue" - j'entends par innovation "relative" celle qui, si elle est neuve pour l'entreprise, n'est pas pour autant neuve pour tout le monde, alors que l'innovation "absolue" est celle qui s'impose à tous