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Jeudi, 2 juillet 2020Lockdown et intelligence stratégique font-ils bon ménage?Nous venons de vivre 3 mois de confinement et de lockdown, 3 mois d'une situation quelque peu surréaliste à laquelle personne ne s'était préparé. A cette occasion, on a pu lire ça et là que les entreprises seraient bien inspirées d'en profiter pour initier une démarche d'intelligence économique/stratégique afin de de se positionner en vue de la reprise. Bien sûr, l'idée est loin d'être saugrenue. Pourtant, parmi les entreprises que je côtoie de près ou de loin, principalement des petites et micros entreprises, il semble que cela n'a pas encore été le cas. Il faut bien constater que les premiers jours, dernière décade de mars ont été ceux de la sidération. Rapidement, dans la foulée de la surprise, c'est une certaine intelligence opérationnelle qui a pris le pouvoir. L'attention était focalisée sur le diagnostic et les mesures à prendre pour limiter les conséquences. Puis, dans l'ambiance "football panic" qui régnait alors, certains se sont lancés dans quelques innovations, soit par altruisme, soit par sentiment d'urgence... De ces derniers, nombreux sont ceux qui ont découvert, par la pratique, qu'un modèle d'affaires est un savant équilibre et qu'aucun pivot n'est instantané et que toute modification du modèle est une sorte de battement d'aile de papillon à New-York. Je pense que ces 3 mois, qui sont heureusement derrière nous maintenant, n'étaient pas propices aux activités d'intelligence stratégique, voire même d'intelligence économique. Nous venons de vivre une situation de crise aiguë et majeure et nos pratiques (IE et IS) ne sont pas destinées à la gestion de crise. L'intelligence stratégique projette son regard sur le long terme, l'intelligence économique sur le moyen terme et la survie sur le très court terme. En mode "sauve qui peut", l'attention est naturellement consacrée à la survie. Et il n'y a guère de signaux faibles à traquer... Les premiers pas de sortie de crise ne mèneront ostensiblement pas tout de suite vers le monde de demain auquel tant de gens aspirent. Ils seront surtout consacrés à panser les plaies et reconstruire les outils. Ou, pour certains, à une réflexion profonde sur le sens, la vision et la mission et donc sur le modèle d'affaires. Mais cette posture sera difficile à prendre et lourde de conséquences. Et il faudra avoir les reins encore assez solides. Les stigmates de la crise vont sans doute perdurer longtemps, tant du côté de l'offre que de celui de la demande. Les cartes ont été rebattues et redistribuées. Dans cette nouvelle donne, les marchés vont présenter de nouveaux visages, de nouvelles dynamiques. Sans doute pas totalement différents, mais suffisamment pour invalider les habitudes et comportements "d'avant" et pour imposer de nouveaux cheminements d'apprentissages. Chaque entreprise gagnerait donc à mener une réflexion sur les cartes qu'elles ont maintenant en main, la manière de les jouer et les positions qu'elle souhaite occuper dans un futur plus ou moins proche. Et dans cette dynamique, sans surprise, il y aura une prime aux plus rapides et aux mieux informés. En conclusion, les entreprises les plus ambitieuses déploieront sans nul doute des activités d'intelligence stratégique, pour définir de nouveaux objectifs et les moyens d'y arriver. Les entreprises les plus faibles continueront à se battre pour leur survie. Pour celles de l'entre-deux, il faudrait surveiller son environnement pour éviter, au minimum, d'intégrer le groupe des plus faibles ce qui, somme toute, est du domaine de l'IE et de l'IS. Et dans cette perspective, on ne peut que recommander aux entreprises de se faire accompagner par quelques professionnels qui leur permettront d'aller plus vite, plus haut, plus loin, tout en consommant moins de ressources.
Lundi, 25 mai 2020J'ai de la chance? ou j'aide la chance?Coluche disait qu'avoir de la chance, c'est gagner un concours de circonstances. Philippe Gabillet, dans ses écrits et prises de paroles sur la chance ajoute qu'encore faut-il des circonstances... Dans la vidéo "Pourquoi la chance sourit-elle aux audacieux?" il nous donne quatre conditions, pour avoir de la chance:
Et il égrene son discours de nombreuses citations, par exemple:
Il doit être convaincant puisqu'au moment où il dit "En route pour la Fortune" quelques personnes du premier rang se lèvent et quittent... ![]() Enfin, petite suggestion de la rédaction: remplacez l'idée de chance par celle d'information, vous aurez un discours tout aussi pertinent... Mercredi, 20 mai 2020Méthodes et outils pour faire parler les images et disqualifier celles qui mententIl y a une bonne année, Serge Courrier a rendu public le webinair qu'il a donné dans le cadre de l'EEIE sur le sujet de "l'analyse d'image, GEOINT, IMINT" (https://www.eeie.fr/webinar-eeie-01-analyse-dimage-geoint-imint/). Il nous y présente de nombreux outils et méthodes pour débusquer les images qui ne sont pas ce que certains prétendent qu'elles seraient, et les faire parler. On ne peut que saluer la qualité de cette intervention qui devrait intéresser une audience bien plus large. On sort de ce webinair avec une meilleure compréhension des mécanismes de manipulation des images, mais aussi avec des méthodes et des outils qui nous permettent de se construire une opinion sur "l'authenticité" d'images auxquelles nous pourrions être confrontés. Après, ce qui est frappant, c'est que rapidement, l'exercice de validation et d'analyse des images devient vite fastidieux, éminemment technique et coûteux en termes de ressources. A telle enseigne qu'à l’extrême, il requiert la participation d'équipes de spécialistes. La question qui vient rapidement à l'esprit est celle de l'opportunité de dépenser autant d'énergie à valider des photos. Finalement, la première question à se poser n'est-elle pas celle de la relation entre le texte et l'image? Quoi de l'image ou du texte est au service de l'autre? Bien souvent, c'est l'image qui est accessoire. La quasi totalité des photos proposées dans la presse sont de cette catégorie, celle des photos d'illustration. Avec, comme caricature ultime, ce fait divers sordide qui a récemment été illustré de la photo d'une fraise pour la raison qu'il s'était déroulé à Wépion (patelin namurois connu pour sa production de fraises... et il n'était même pas sûr que la fraise était de Wépion) Dans ce cas-là, on peut oublier l'image tout de suite.
Mardi, 10 mars 2020[Fake News] Quand les mots servent de pétards et de fumigènes...Dans la foulée de la cérémonie de remise des César, on assiste actuellement à quelques échanges à fleurets mouchetés autour de l'argent qu'aurait consacré Canal+ à la présentation de l'événement. Les 130.000 eur qu'aurait "touché" Florence Foresti incitent certains à crier au scandale. Ce qui retient mon attention dans cette polémique, ce n'est pas le montant évoqué. C'est plutôt sa vertu d'exemple pour comprendre certains mécanismes qui conduisent au "buzz". Que l'on retrouve régulièrement dans d'autres débats sur les sommes perçues par les uns et les autres. Mais pas que... En l'occurrence, ce qui met le feu aux poudres, c'est le choix d'un vocabulaire qui gomme certaines nuances et qui invite aux raccourcis. Et qui fait mouche auprès d'une audience qui ne comprend ni les subtilités du vocabulaire, ni celles du contexte. Et à l'analyse, tout le monde, enfin, toutes les parties prenantes à la discussion, font preuve d'une certaine démagogie. D'un côté "Florence Foresti aurait touché 130.000 eur pour la présentation" (https://tinyurl.com/qsedfge), de l'autre elle déclare "n'avoir touché que 18.500 eur" et lance une brandille féministe sur l'es écarts salariaux entre hommes et femmes (https://tinyurl.com/t6dagnt). D'un côté, il y a compétition entre les expressions "a touché", "a facturé", "a gagné"... et de l'autre confrontation en "cachet", "salaire", "rémunération", "a touché", "a gagné"... ensemble de termes qui, si ils sont proches, recouvrent des réalités plus nuancées. D'autant que tout ce débat se déroule globalement sans référence aux prestations couvertes (présentation, préparations, équipes, techniques...) par le contrat, même si l'affirmation "elle a touché 130 000 euros, dont 30 000 euros pour ses auteurs" soulève un coin du voile. Et en bout de course, ce qui est revenu effectivement revenu à Florence Foresti, sans doute en lien avec son talent, plus sûrement avec ses prétentions, est un montant augmenté d'optimisation fiscale, voire stratégique. Ce qui, par ailleurs, jette du discrédit sur le sortie féministe. On devrait croire que ceux qui s'expriment sur le sujet sont bien au fait de toutes ces subtilités et qu'ils choisissent le vocabulaire en connaissance de cause. Par contre, les réactions du public montrent qu'ils sont nombreux à ne pas saisir les nuances ni de vocabulaire, ni contextuelles, et à s'enflammer sur base du sens induit. Finalement, il est probable que la fake news naît davantage de la réaction de ceux qui réagissent aux raccourcis que de ceux qui ont tendent le piège. Mais ce constat n'exonère en rien ces derniers de leurs responsabilités. Et il devrait nous inciter à la prudence lorsqu'on décide de participer au débat. Ne le faire qu'en pleine conscience de l'impact et des conséquences des mots que l'on choisira pour s'exprimer. Et gardons à l'esprit que dans les échanges que nous ne comprenons pas en totalité, il est fort probable que les mêmes mécanismes soient à l'oeuvre... Mercredi, 4 mars 2020[Fake news] coronavirus - 3 millions de belges touchés en 3 semaines - nous serons tous touchés!Le "buzz" coronavirus n'échappe pas à la règle et génère son inévitable lot de fake news. Et il nous donne aussi l'occasion d'observer la genèse de certains d'entre-eux... Il y a deux jours, le Dr Devos, médecin au CHC de Liège et par ailleurs président de l'Absym, le plus grand syndicat de médecins de Belgique, autant de qualités qui font de lui une source réputée fiable, publiait sur son blog un billet intitulé "Coronavirus: Armageddon ou Foutaise?" (https://tinyurl.com/s4wl2u9) Il s'y livre à quelques mises en garde justifiées par quelques évaluations chiffrées. Il avance notamment un potentiel de 850.000 personnes infectées en Belgique, une incapacité pour le secteur hospitalier de traiter 52.000 personnes avec les 1.400 lits disponibles, 100.000 professionnels de la santé infectés... Juste de quoi alimenter la panique ambiante. En cause, des hypothèses simplificatrices, des raccourcis douteux, des biais de raisonnements, des facilités de langages... autant de éléments qui contribuent à l'émergence de fausses informations. Et de la part d'un homme que le parcours doit avoir confronté avec succès à la rigueur scientifique, on ne peut que s'en étonner et il est tentant de se dire que ce n'est pas fortuit et que le propos doit servir une intention. A titre d'exemples:
En prolongeant l'exploitation des chiffres du Dr Devos, avec la "même rigueur scientifique" que lui, on pourrait assez aisément annoncer:
En conclusion, gardons en tête qu'il faut toujours garder un esprit critique face aux informations qu'on nous communique et que "la bonne tête" de l'auteur ou de la source n'est pas un gage suffisant de qualité. Et d'ailleurs, on devrait s'interroger sur les motivations et la qualité des journalistes qui mettent en avant, dans des (titres d') articles, des chiffres et affirmations tellement sujets à controverses. Heureusement qu'il y en a d'autres qui sont plus critiques.
Lundi, 2 mars 2020Une photo vaut 1000 mots. Vraiment? Ne vaut-elle pas surtout par les mots qui l'introduisent?Un dessin, une photo, valent 1000 mots. Voilà une idée reçue qui nous pousse régulièrement à illustrer nos propos, documents... et autres présentations. Pourquoi pas. A l'occasion de la préparation d'une prochaine intervention sur le thème de la validation des informations, et donc sur la chasse aux fake news, je prépare une réponse à l'inévitable question: "pourquoi ne parlez-vous pas des images?" Parce que oui, en fait non, je ne traite pas des images dans le cas de telles interventions. Pratiquant la photographie, je suis bien placé pour savoir que, non, une image ne vaut pas (toujours) 1000 mots! Que du contraire, une image ne vaut que par les mots qui l'introduisent! Il n'y a effectivement rien de plus facile de présenter une photo pour ce qu'elle n'est pas. Il suffit de quelques mots pour romancer un contexte. Et notre imagination, habituée aux ellipses, se chargera de (re)construire l'histoire initiée par l'introduction. A titre d'exemple, les trois photos en illustration, bien qu'ayant été prises dans des circonstances très différentes (pays, lieux, contextes... dont une prise chez Ikea) pourraient illustrer les mêmes histoires. D'ailleurs, la presse en joue régulièrement en nous proposant des images "d'illustration" plus ou moins bien présentées comme telles. Natalia Taylor, une "influenceuse" US vient d'en faire une éclatante démonstration. Elle a piégé ses "followers" en leur faisant croire à une virée à Bali illustrée par des photos prises dans un magasin Ikea. La presse en a parlé assez abondamment (ex: Une influenceuse simule des vacances à Bali en posant dans un Ikea - https://tinyurl.com/sade7nv). Notons au passage que cette initiative est assez étonnante de la part d'une personne qui semble monnayer ses publications. Cracherait-elle dans la soupe? Voilà pourquoi, dans mes activités de collecte d'informations, je n'accorde qu'une attention très relative aux images. En tout cas, pas pour les informations explicites qu'elles prétendent me donner. Par contre, pour les informations tacites ou implicites... Vendredi, 28 février 2020L'intelligence stratégique est-elle destinée à la maîtrise de toutes les informations stratégiques d'un écosystème?On pourrait reformuler cette question en "la mission de l'intelligence stratégique est-elle la maîtrise totale et permanente de l'information?" Pour moi, ceux qui imaginent une réponse positive à cette interrogation vivent dans un dogme, et pas dans la vie réelle. Non, l'intelligence stratégique (pas plus que l'IE, du reste) n'est destinée à tout savoir, tout de suite, tout le temps. D'ailleurs, cet ordre de mission est impossible à réaliser. J'ai bien aimé l'article "L’intelligence économique, une arme méconnue" publié par Medhi Atmani le 9 avril 2018 sur le site www.pme.ch même si je ne souscris pas à tout ce qui'il y dit (https://tinyurl.com/whkye8z). Mais il y partage des constats qui renforcent cette idée que l'IS ne peut pas vivre avec cette quête d'absolu:
L'idéal est sans doute de renverser le paradigme. Quitter le posture initiale de mise en place de systèmes et mécanismes de collectes d'informations plus ou moins ciblées pour adopter celle de l'identification des décisions à prendre, des informations manquantes ou souhaitées et d'y assigner un calendrier et un budget (vision projet) qui guideront le choix des sources et des ressources (internes ou externes). Et dans une telle posture, les questions du ROI et de la disponibilité des moyens ne se posent plus trop. En tout cas, elles sont traitées en amont et si le projet d'IE est lancé, c'est qu'il est considéré comme pertinent et rentable...
Jeudi, 27 février 2020
Connaissances tacites et explicites ... Posté par Pierre-yves Debliquy
dans Intelligence Economique à
08:23
Connaissances tacites et explicites - les unes peuvent-elles vivre sans les autres?Le papier rédigé en 2003 par Mohamed Bayad et Serge Simen, "Le management des connaissances: état des lieux et perspectives" pour être présenté à l'occasion de la XIIème conférence internationale de Management Stratégique propose une un aperçu des principaux courants de pensées s'intéressant aux connaissances et à leur gestion (https://tinyurl.com/vpa42t9). Sans surprise, les notions de connaissances tacites et explicites sont au centre du débat. Une évidence s'est imposé à moi lors de la lecture de ce document. En entreprises, dont le challenge le plus important est de proposer et imposer ses produits et services à ses clients, les connaissances explicites n'ont d'utilité que si elles sont supportées par des connaissances tacites. En d'autres mots, c'est surtout par l'activation de connaissances tacites que l'organisation peut décider, fabriquer, vendre... Bien sûr, l'organisation peut détenir de grands volumes de connaissances explicites, mais ces dernières restent inertes. On n'a jamais vu une idée géniale émerger spontanément d'un tas de documents... Les organisations valent donc surtout par leurs capacités à rassembler des savoirs tacites, à les transformer en connaissances et à les rendre opérationnels. Au centre de cette compétence se trouve sans doute la culture de l'organisation et le recrutement des collaborateurs. Et de manière plus périphérique, la gestion des partages et mises en commun de connaissances tacites (tacites -> tacites), la gestion des apprentissages (explicites -> tacites). Sans oublier les mécanismes de conservations des connaissances qui vont se reposer sur des pratiques RH (rétention du personnel) ou de capture et capitalisation de connaissances (tacites -> explicites ou tacites -> tacites). Dans l'esprit de nombreuses personnes, 80% de l'information et des connaissances nécessaires aux entreprises sont déjà dans les entreprises. Dans la même veine,nombreux sont ceux qui pourraient utilise la formule consacrée "we know more than we can tell". Pourtant, on ne rencontre pas si souvent des entreprises qui organisent, institutionnalisent et donnent du temps aux activités de partage de connaissances. En tout cas, dans le monde de la vielle et de l’intelligence économique, on parle plus souvent de de base de connaissances et de newsletters que de réunions de partages voire de groupes de paroles... Mardi, 25 février 2020Activités et plate-formes de veille - où met-on l'intelligence?Certains prétendent qu'ils seraient capables de construire une plate-forme de veille (market intelligence) en un mois, pourvu qu'ils aient à leur disposition une équipe de cinq développeurs compétents. Peut-être ![]() A la lecture de cet article, on comprend combien il est difficile de construire des applications qui doivent traiter avec le langage. Et Mohit Bhakuni ne parle que de l'anglais. On comprend donc sa recommandation finale qui est de ne se lancer dans l'aventure que si vous en avez vraiment besoin, que c'est un élément primordial dans votre modèle d'affaires. L'article met en évidence les difficultés à modéliser le fonctionnement du cerveau dans ses capacités à interpréter et donner du sens aux mots, aux phrases, aux contextes... (sans aller jusqu'à dire qu'il est infaillible). Il dévoile ainsi quelques difficultés rencontrées par ceux qui travaillent à la création et au développement d'algorithmes d'intelligences artificielles. Finalement, cet article fait remonter à la surface une question que je mettais déjà sur la table à l'époque où je travaillais pour un éditeur de technologies de recherches et que je proposais aux entreprises des solutions d'archivage et de GED (et qui est toujours valide dans des contextes de veille): où souhaite-t-on mettre l'intelligence et les ressources? En l'espèce, l'auteur de l'article nous explique toute l'intelligence et toutes les ressources qu'il convient de mettre dans une plate-forme et qui seront facturées à l'utilisateur.
Vendredi, 21 février 2020Deux conditions pour des pratiques d'intelligence économique efficientesEn 2009, McKinsey publiait un article intitulé "Getting into your competitor's head". Sans surprise, il traite, même sans la nommer spécifiquement, d'intelligence stratégique. Et si, de mon point de vue, il y a une phrase à retirer de ce document, c'est celle-ci: "So if you want to anticipate rather than react to strategic moves, you must analyze a competitor at two levels: organizational and individual." (https://tinyurl.com/v8rra52) La première partie de la phrase, celle qui est introduite par le "si", est au cœur de la déception de tous ceux qui peinent à convaincre toutes les entreprises à mettre en oeuvre des démarches en IE ou IS. Le "stuuut", c'est que ces pratiques n'ont des chances de se développer que dans les entreprises qui affichent des ambitions de conquêtes de marchés et de croissance. Pour les autres, forcer l'introduction de quelques démarches IE ou IS est peu productif tant que la posture des dirigeants n'a pas évolué vers une attitude plus ambitieuse. La deuxième partie met en évidence deux éléments moteurs du fonctionnement des entreprises. D'une part, la culture qui a contribué largement à l'accumulation des actifs disponibles, qui influence inévitablement les comportements futurs, et, d'autre part, les agendas (plus personnels) de ceux qui sont aux manettes. Le souci, c'est que ces connaissances sont rarement disponibles de manière explicite ni complète. Celui qui ambitionne de s'en servir pour prendre des décisions plus éclairées doit donc les construire sur base d'informations à recueillir et à associer dans un dialogue constructif. C'est à cela que servent les outils d'analyses stratégiques. En l'occurrence, il me semble que la phase d'analyse est cruciale et assurément plus importante que la phase de collecte d'information. On peut déjà faire de l'analyse sur base des informations et connaissances initialement disponibles aux personnes impliquées dans le processus. Bien sûr, la qualité et la pertinence de l'analyse est fonction de la qualité et de la quantité (dans une moindre mesure) d'informations disponibles ainsi que du temps y consacré. Toutefois, l'exercice va progressivement mettre en avant des carences en informations, qu'il pourrait être utile de traiter (en fonction des objectifs, des ambitions et des ressources disponibles). La question qui se pose alors est celle de la stratégie de collecte de l'information. Doit-on collecter et conserver de l'information pour la mettre à disposition de ceux qui pourraient en avoir besoin, ou doit-on envisager la mise en oeuvre de démarches ad-hoc, sachant que si le fond informationnel interne n'est pas (suffisamment) complet, il faudra certainement aussi envisager des démarches ad-hoc. Il est fort probable que le curseur se déplace en fonction du nombre et de l'intensité des efforts d'IE et IS développés dans l'organisation. Mercredi, 19 février 2020Gestion des connaissances: on peut mener le cheval à la fontaine, pas le forcer à boire.Dans la cadre de mon intérêt pour la cohabitation en entreprise des informations/connaissances tacites et explicites, leur exploitation et leurs impacts sur les performances des organisations, je découvre deux documents passablement différents. Et leurs idées s'entrechoquent. D'un côté, un papier philosophique sur la distinction entre connaissances tacites et explicites, dans lequel j'ai eu peine à entrer. Et qui au final ne m'a pas convaincu tant j'ai eu l'impression qu'il ergotait. J'en retiens cependant qu'il considère le caractère explicite d'une connaissance dépendant du récepteur (apprenant) et pas de l'émetteur (celui qui partage). Pourquoi pas, mais actuellement je suis plus à l'aise avec la proposition inverse... (Sur la distinction entre les connaissances explicites et les connaissances tacites - Régis Catinaud - https://tinyurl.com/wlv835a). L'autre document, plus conforme aux points de vue habituels, émane de LuxInnovation, la National Agency For Innovation and Research aux GDLuxembourg (GESTION DES CONNAISSANCES = SAVOIR IMPLICITE ET EXPLICITE - https://tinyurl.com/t89tp55). Il postule donc que la gestion des connaissances passe par la mise à disposition d'informations/connaissances explicites. Bien sûr, ce texte est court. Mais il n'évoque pas la responsabilité de l'"apprenant" à exploiter les repositories de connaissances explicites (et pourquoi pas tacites). Tout ceci me conforte dans l'idée qu'en matière de gestion des connaissances, la mise à disposition par l'entreprise de informations/connaissances explicites est, certes, un facteur favorable, mais pas déterminant. L'adage bien connu, on peut mener un cheval à la fontaine, mais pas le forcer à boire, ne s'applique-t-il pas à la gestion des connaissances. Je pense donc qu'une démarche de gestion des connaissances pertinente commence par des invitations à aller chercher les informations/connaissances manquantes et la mise en oeuvre de mécanismes de partages et d'appropriation de nouvelles connaissances (et cela passe par l'autorisation "d'y perdre du temps productif").
Mardi, 18 février 2020A propos des zones d'ombre du data management, même dans les projets de veille...En mars 2012, Davis Sotton, dans le cadre d'une série d'articles consacrés au "data management" a proposé à la communauté des chercheurs (scientifiques) une liste de 20 questions à se poser avant de se lancer dans un projet de collecte de données, informations et documents dans le cadre d'un travail de recherche (Twenty Questions for Research Data Management - https://tinyurl.com/tjnn2lp). A la lecture de ce billet, il apparaît que ces questions mériteraient d'exister également dans bon nombre d'environnements de veille en entreprises, dans lesquels règne un certain pragmatisme opérationnel qui s'intéresse peu aux contraintes d'utilisation des informations et documents (droits, licences, coûts d'utilisation). Ces 20 questions mettent effectivement en lumière quelques zones d'ombre qui, en l'absence d'un éclairage adéquat, peuvent mettre en péril le projet de veille et d'intelligence économique. Dans cet esprit, j'ai noté quelques sujets qui ne sont, bien souvent, pas dans les périmètres d'attention des plus petites cellules de veille:
L'idée n'est bien sûr pas d'avoir les meilleures réponses à ces questions (avant de lancer le projet). Il est néanmoins important d'y réfléchir pour savoir ce que, en conscience, on laisse de côté, et ce sur quoi il sera important de travailler dans un futur plus ou moins proche... Lundi, 10 février 2020Intelligence économique et knowledge management - ces deux concepts sont-ils vraiment si disctincts?Jean -Yves Parx est, selon la formule consacrée, une personne qui compte dans le paysage du knowledge management (KM). Son regard sur les choses et les pratiques est toujours pertinent. C'est d'ailleurs le cas dans cet article qu'il a partagé en 2018 (nov?) sur LinkedIn et qu'il a sobrement intitulé Intelligence économique VS knowledge management (https://tinyurl.com/ueaftyb). Il nous y présente, succinctement, certes, les principales différences entre ces deux pratiques que l'on confond aisément et régulièrement. Au point, d'ailleurs, de nous amener à croire qu'elles ne se touches qu'au niveau des pratiques de veille et qu'au bout du compte, elles sont pratiquement exclusives. Quelle convergence réelle, quelles différences ? Voilà l’objet de notre article.
Pour résumer l'article, qui est déjà un résumé, ont retiendra que
Et effectivement, si plus d'intervenants pouvaient reconnaître et appliquer ces différences, le (notre) monde serait sans doute meilleur. Quoique... Si je suis sur la même longueur d'onde que Jean-Yves Prax concernant le péché originel de l'IE, le choix du terme "intelligence" et le choix des valeurs liées à la guerre économique (de patriotisme économique, protectionnisme, souverainisme...), je le suis moins sur la référence à la définition proposées par le rapport Martre qui fixe l'objectif de l'IE à "fournir des informations utiles à un repositionnement stratégique concurrentiel a plutôt tendance à sourcer vers l’extérieur". Je considère pour ma part que le rôle de l'intelligence économique (et encore plus l'intelligence stratégique) est de mettre les informations et les connaissances au service des objectifs et des stratégies des entreprises. Et je ne suis pas le seul à considérer que de nombreuses informations et connaissances utiles sont déjà dans les organisations, et qu'une première bonne pratique est de les exploiter avant de "sourcer vers l'extérieur". Cette posture a deux conséquences importantes:
En conclusion, oui, les pratiques de intelligence économique et de knowledge management sont bien distinctes, mais leurs zones de recouvrement sont plus larges que ce qui est mis en avant par Jean-Yves Prax.
Jeudi, 6 février 2020Pourquoi ne travailler que sur un modèle d'affaires ne suffit pas...![]() Les canevas de modèles d'affaires sont des outils extraordinaires! Que ce soit celui proposé par Alexander Oosterwalder et Yves Pigneur, ou d'autres, ils sont une aide précieuse pour tous les entrepreneurs et dirigeants d'entreprises, débutants ou confirmés. Ils sont un outil d'intermédiation entre les personnes, mais aussi entre les idées explicites et tacites, qu'ils aident à expliciter. Ils sont des guides qui invitent les utilisateurs à envisager l'histoire de leurs projets dans leur intégralité, et pas seulement dans les dimensions avec lesquelles ils sont le plus à l'aise. Bref, c'est un outil incontournable. Depuis une dizaine d'années, nombreux sont les dirigeants d'entreprise qui y ont touché, peu ou prou. C'est bien, mais on pourrait aussi se désoler que pour une part non négligeable d'entre-eux, l'outil est resté au niveau d'un gadget. C'est surtout le cas de ceux qui ont bénéficié d'une première approche, une séance de post-its en une demi-journée, voire une journée, et puis s'en vont... Bien sûr, c'est facile d'accès, même ludique, et au bout de la journée, un certain d'informations intéressantes émergent, ainsi que quelques idées enthousiasmantes. Mais c'est vraiment dommage d'en rester-là. Le travail sur le modèle d'affaires doit être envisagé sur le long terme. D'une part, il est intéressant de tester de nouvelles hypothèses, pour le faire évoluer, l'améliorer et le rendre plus efficace. D'autre part, de nombreux événements inattendus peuvent survenir et affecter un modèle d'affaire existant. Il est donc important de surveiller son environnement et d'évaluer l'impact de ces changements. Par ailleurs, l'expérience montre que, pour bien faire, se limiter à un seul modèle d'affaire est dommageable et ne permet pas d'aller chercher tout ce que l'outil promet. A l'utilisation, on se rend compte rapidement que le projet/l'entreprise fait cohabiter plusieurs modèles d'affaires qui gagnent à être envisagés séparément. Et comme nous le disait, il y a quelques années, Ash Maurya, qui a dérivé son Lean Canvas du Business Model d'Oosterwalder, il faut aussi adresser les différents points de vue qui entourent l'entreprise (The Different Worldviews of a Startup - https://tinyurl.com/ueoqfr6). Il pense aux investisseurs (les banquiers), les clients, les conseillers, les concurrents... auxquels on pourrait utilement rajouter les client, les partenaires de tous poils... Chacun de ces groupes, desquels on attend des inputs différents, souhaitent que l'histoire qu'on leur raconte se connecte aux leurs. Une histoire unique n'est donc pas suffisante. Chacun de ces acteurs devrait donc être considéré comme un "client" auquel on adresse une proposition de valeur... Chacun évolue donc dans le cadre de modèle d'affaires spécifiques...
Mardi, 4 février 2020Le futur des brevets et des droits de propriété intellectuelleIl y a quelques semaines, France 24 dans son mission consacrée à l'intelligence économique, présentée par Ali Laidi, nous proposait une intéressante interview de Mireille Buydens, professeur de droit à l’université de Bruxelles. C'était pour elle l'occasion de partager son point de vue sur le futur des droits de propriété intellectuelle, au premiers desquels les brevets et les droits d'auteurs (https://tinyurl.com/sp3p3k6). Elle pense qu'ils n'échapperont pas à d'importantes réformes, notamment en raison de la pression croissante des brevets détenus par les entreprises chinoises. Elle nous rappelle ainsi que le droit des brevets est né en Europe à une époque où le vieux monde était le principale contributeur aux connaissances mondiales. Aujourd'hui, ce sont les Chinois qui occupent cette position et il arrivera bien un jour où ils seront les maître des connaissances "bankable". Ce jour-là, les Européens sans doute d'un monde différent... |
Exercice d'été - à la découverte de modèles d'affairesVoyages des princes de SarendypAnalyse du modèle d'affaires de Take-Eat-Easy
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