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Vendredi, 12 février 2021L'expérience est le fruit de ses erreurs...... et l'intelligence économique a parmi ses objectifs l'ambition de tirer des enseignements des expériences des autres. C'est un entrefilets sur le site rtbf.be qui a attiré mon attention: "Contrat entre AstraZeneca et la Commission européenne: du texte masqué était en fait en partie lisible" (https://tinyurl.com/11fepb2o). Je me souviens qu'il y a quelques années, l'armée US était déjà tombée dans le même panneau en publiant un document pdf (ou word, je ne sais plus)sur lequel quelqu'un avait cru cacher du contenu en le surlignant en noir... Il va sans dire que ce stratagème n'est pas plus efficace, que d'écrire en caractères blancs sur fond blanc... Cette dernière anecdote ne peut qu'interroger la manière dont l'intelligence stratégique est vécue en entreprise et, de manière générale, la formation du personnel aux outils qu'il utilise. Elle devrait vraiment inciter les dirigeants d'entreprises à s'assurer que leur personnel maîtrise bien les logiciels à leur disposition. Et ce n'est pas qu'une question de fonctionnalités poussées ou difficiles à mettre en œuvre. Nous sommes en 2021 et je reste sidéré du nombre de documents préparés dans des traitements de textes qui n'en n'exploitent pas les fonctionnalités basiques. Je pense au premier chef aux styles qui permettent, notamment, de faciliter la gestion de la mise en page et dont le non usage me semble révélateur de ce que le traitement de texte n'est utilisé que comme une vulgaire machine à écrire. Que dire de l'environnement PDF/acrobat/reader? Il y a encore tellement de personnes pour lesquelles le principal avantage du format pdf est qu'il non modifiable. Et rares sont les professionnels capables de comprendre et de décrire le fonctionnement de base de la conversion en pdf, ni les bonnes bons usages et bonnes pratiques. Et qui sait que depuis plusieurs décennies, il est possible et facile de protéger (de manière sélective) les documents pdf, contre les modifications, certes, mais aussi de les crypter, de les signer... Maîtriser ses outils, leurs fonctionnalités et leurs cas d'usage, c'est finalement aussi protéger ses informations et documents. c'est donc aussi faire preuve d'intelligence économique. Et une bonne formation aux outils pourrait aussi vous épargner quelque moment de honte et d'humiliation, comme vient d'en vivre ce malheureux employé d'Astra-Zeneca qui a utilisé Acrobat (Reader) en dépit du bon sens... Gageons que cela lui servira de leçon et qu'il demandera/recevra une formation à l'utilisation des documents pdf.
Mercredi, 20 janvier 2021Le story-telling, le journal de demain, feuille de route et intelligence stratégiqueUne des difficultés de l'intelligence stratégique, en tant que discipline, est que sa pratique tient plus de l'intention et d'une posture que de la mise en l'oeuvre d'outils et de méthodes d'une boite à outils qui lui serait propre. Ainsi, il n'est pas rare de voir des entreprises faire de la veille ou de la sécurité de l'information sans pour autant être engagées dans une dynamique d'intelligence stratégique. Et parmi celles qui s'adonnent à l'IS, il y en a de nombreuses qui n'ont pas de programmes de veille particulièrement élaborés ni de système de gestion de la connaissance. Ma vision de l'intelligence stratégique est qu'il s'agit surtout de mettre l'information au service des objectifs et de la stratégie de l'organisation. De se focaliser davantage sur l'information utile, celle qui permet de prendre des décisions, plutôt que sur l'information intéressante qui va traîner dans l'une ou l'autre bases de données en attendant quelque préoccupation qui leur donnera de la valeur. Pour y arriver, on peut, on doit, emprunter des méthodes et des outils à d'autres disciplines, quitte à les tordre ou les réinventer. Le monde de la créativité est un vivier intéressant d'outils et de méthodes qui peuvent être utilement mis en oeuvre dans une démarche d'IS. Depuis quelques temps, je travaille sur une "trithérapie" assez redoutable: l'idée du journal de demain appliquée à celle de feuille de route alimentées par du story-telling. On va donc imaginer un résultat obtenu dans un futur plus ou moins proche. Ensuite le story-telling mettra en évidence la succession des décisions qui auront été prises sur le chemin vers le succès et les informations et réalisations qui auront nourri ces décisions. D'après ceux qui l'ont testé, ce qui change la donne, c'est:
Au bout du compte, on peut atteindre son objectif plus rapidement et avec moins de stress.
Mercredi, 21 octobre 2020Entrepreneuriat, prise de décision et intelligence économiqueSaras Sarasvathy a étudié le comportement des entrepreneurs et dans cette conférence TEDxMidAtlantic en 2010, elle nous livre quelques unes de ses observations. Pas forcément intuitives. Au-delà de la mise en évidence d'une troublante similitude entre le développement théorique de la science (à partir du XVIème siècle) et celui de l'entrepreneuriat aujourd'hui, elle est porteuse d'une nouvelle, somme toute peu emballante pour les experts en études de marchés comme pour les veilleurs. Non seulement les entrepreneurs n'aiment pas les études de marchés mais ils sont aussi suspicieux vis à vis des informations prédictives de toutes natures. En revanche, ils aiment avoir le contrôle et se focalisent sur ce qu'ils maîtrisent. Comme ils maîtrisent leur futur, ils ne doivent pas le prévoir. Somme toute, le point de départ des entrepreneurs est assez commun: ils construisent sur base de qui ils sont, de ce qu'ils savent et de ceux qu'ils connaissent. A partir de là, ils n'investissent que ce qu'ils peuvent perdre. Ils essaient alors d'embarquer dans leur aventure des personnes, des associés, qui ne mettront à disposition que ce qu'ils sont, ce qu'ils connaissent, ceux qu'ils connaissent. Jamais plus que ce qu'ils peuvent perdre. Il m'intéresse également de constater que ce qu'elle décrit du comportement des entrepreneurs, notamment leur propension à rapidement sortir de leur cocon, pour parler et rencontrer des gens, pour leur proposer leur idée, un produit qui n'existe pas... est assez similaire à la démarche "lean startup". Et en cas de faible écho, ils n'hésitent pas à écouter et pivoter. De-là à se dire dire que, parfois, l'intelligence économique se trompe de cible... Jeudi, 15 octobre 2020Gestion de dossiers (et de documents) - 5 premières bonnes pratiquesCes derniers jours, la rédaction de billets relatifs à la gestion des documents et de l'information a ravivé quelques souvenirs anciens, du temps où j'étais actif dans ce domaine. Plus particulièrement les formations à la gestion de documents que j'animais pour les fonctionnaires des Institutions Européennes. Les principes de base, qu'il fallait inculquer aux participants, étaient bons et pertinents. Je les ai donc gardé en tête, et aujourd'hui, j'ai le plaisir de partager avec vous cinq premières bonnes pratiques, valables tant dans les environnements papier que numériques. La première consiste à définir le concept de dossier. Les documents que vous recevez sont, pour une grande part, liés à ce qu'on pourrait appeler une "affaire", c'est-à-dire une vente, une installation, une intervention... Et pour chaque affaire, il devrait y avoir un début et une fin. Il convient donc de définir les "affaires", leurs dates de début et leurs dates de clôture. En deuxième phase, il convient de faire la différence entre les documents officiels et les documents de travail. Les premiers sont ceux qui portent des engagements pris par votre organisation, ou envers votre organisation. Les définitions de dossiers devraient contenir un inventaire des documents officiels obligatoires. La partie "documents officiels" des dossiers doit être unique et conservée dans un endroit sécurisé. Les "documents de travail" sont ceux qui sont propres aux personnes. Ce sont souvent des notes ou des brouillons. Ces documents n'ayant aucune valeur "légale", seulement une valeur opérationnelle leur gestion est une responsabilité individuelle. Il peut donc en exister plusieurs, rangés en des endroits différents. Ils peuvent être perdus sans pertes, donc ne nécessitent pas d'être particulièrement protégés. Il est important de clôturer (administrativement) les dossiers. Cela consiste à attribuer une date de clôture et à verser les dossiers dans les archives intermédiaires. Cette opération doit être accompagnée d'un nettoyage du contenu du dossier pour s'assurer que tous les documents obligatoires sont bien présents et pour ne conserver que les documents officiels. Lorsque la distinction entre documents officiels et documents de travail a été bien gérée, ce nettoyage est très facile et très rapide. On garde le "dossier officiel", on jette tous les "dossiers de travail". On essaiera d'éviter le piège de la conservation de documents de travail, qui pourraient servir de base à de nouveaux documents. Ils ne devraient pas être dans des dossiers, mais dans d'autres espaces de stockage individuels. Une des règles d'or de la gestion de dossiers est qu'un dossier clôturé ne peut en aucun cas être rouvert! On ne peut en sortir ou y ajouter aucun document. Si un tel besoin existe, il faut alors soit se faire à l'idée qu'on a à faire à une nouveau dossier, soit réviser la définition des dossiers et les conditions de leurs clôtures. La dernière bonne pratique que je partage avec vous aujourd'hui concerne l'attribution d'une durée de conservation des dossiers clôturés (la clôture administrative marque le début de la durée de conservation). Il est vrai qu'on parle plus souvent de la durée de conservation des documents, mais dans les faits, c'est la durée de conservation des dossiers qui prime. Celle-ci ne devrait pas être inférieure à la plus longue durée de conservation associée à une document dans le dossier. Mais d'autres éléments peuvent influencer vos décisions en la matière, comme la durée de vie de l'objet ou de la machine concernés, qu'il s'agisse d'un canapé ou d'un four industriel dont la durée de vie se compte en décennies. Dernière petite remarque, mais qui a son importance, pensez au choix du format de conservation de vos documents. Peu importe que vous conserviez vos documents en format papier ou en format électronique, ce qui doit guider votre choix est la compatibilité avec la durée de vie et de conservation de vos documents. Assurez-vous que dans 5 ans, 10 ans, 50 ans... vous soyez toujours en mesure de lire vos documents en trouvant la bonne balance entre les conditions (coûts) de stockage et le besoin de gérer les évolutions technologiques qui pourraient rendre vos formats de conservation obsolètes. Là-dessus, je vous souhaite une bonne journée de travail.
Vendredi, 9 octobre 2020La gestion documentaire, une compétence de plus en plus indispensable...Cette réflexion commence par un effort pour comprendre Teams, l'outil collaboratif de Microsoft, qui n'arrête pas de gagner en popularité et que mon employeur m'invite à utiliser, bientôt. Et la seule information contextuelle que je reçois est que Teams remplacera Zoom, décision conforme aux échos que j'ai en cette période de confinement et de développement du télétravail. Teams et Zoom seraient concurrents... Quelques pages Web plus tard, il faut bien me rendre à l'évidence que les deux applications ne jouent pas dans la même catégorie. Le premier est surtout un environnement de travail collaboratif, avec une fonctionnalité de vidéo-conférence, alors que le deuxième est une application spécialisée en échanges vidéos... Pas tout à fait pareil... Donc Teams permet les réunions vidéos, le partage de fichiers et autres contenus, des flux de conversations... entre collègues d'une même organisation, mais aussi entre partenaires d'entreprises différentes. Et là, on ne se refait pas, les premières questions qui me viennent sont relatives à la propriété des documents (et de l'information), et à la conservation de tout ce qui est échangé et partagé (où? chez qui...). D'autant que si le concept de travail collaboratif est bien appréhendé par les travailleurs, Teams deviendra rapidement l'espace principal de conservation des données, informations, échanges et documents relatifs à un projet, au détriment des espaces plus traditionnels (les files systems) au risque de déstabiliser la gestion documentaire de l'organisation. Parmi les entreprises que je côtoie, visite, accompagne... rares sont celles qui sont vraiment bien organisées en matière de gestion documentaire. Bien sûr, elles ont adopté une organisation intuitive et pragmatique qui leur permet de faire face aux besoins quotidiens. Mais ces organisations, pour pragmatiques qu'elles soient, sont loin d'être "bullet proof". Le dossier unique (papier ou électronique) reste un concept. L'archivage est allègrement confondu avec les back-ups. Les documents engageant (légaux) sont traités comme les documents de travail. Les niveaux de sécurité (confidentialité) des informations et des documents sont au mieux aléatoires et aucune instruction n'y est attachée. Le "au cas où" est la première raison de conserver des documents. Les conditions d'ouverture de dossiers sont laissées à l'appréciation des uns et des autres. Et dans bien des cas, il n'y a pas de (procédure de) clôture. Sans compter que la messagerie est régulièrement utilisée comme un espace de stockage et de conservation des documents... Bref, c'est bien souvent chaotique. Et l'apparition des applications collaboratives, qui invitent les employés à jouer aux passe-murailles, n'arrange rien à l'affaire. Il me semble donc urgent de recommander aux chefs d'entreprises de s'intéresser davantage aux faits documentaire/informationnel dans leurs entreprises. D'aller au-delà de l'idée que "et pourtant elle tourne" car il y a des gisements d'efficience à aller chercher et des risques (non négligeables) à réduire. De mesurer l'importance de chaque document/information et de leur appliquer un traitement adapté. De faire un inventaire circonstancié, sans oublier les outils et les pratiques qui pourraient échapper à leur autorité. Et surtout, d'éduquer le personnel car sans bonne compréhension, il n'y a pas de bonne application. Mercredi, 30 septembre 2020Intelligence stratégique - quelques postures possibles face aux bouleversements des marchésKelly Bertog, sur Medium début avril dernier, partageait avec ses lecteurs cinq possibilités de pivots que les entreprises pourraient envisager face aux bouleversements de marchés induits par la situation pandémique (https://tinyurl.com/y2sf49ug). En l'occurrence, il suggère les mouvements stratégiques suivants:
Pourquoi pas! Même si on pourrait aussi considérer que les quatre premières propositions relèvent en fait de la cinquième, adapter son modèle d'affaires. Et que, par ailleurs, on ne sera probablement pas les seuls à envisager ces mouvements. Le risque est donc grand de se déplacer vers une océan bien rouge, de plus en plus rouge... (Les 6 écueils à éviter dans la quête d'un nouvel océan bleu - https://tinyurl.com/ya33x4h2) Bien sûr, l'idée même d'adapter son modèle d'affaires est saine. Et cette réflexion a sa place dans une démarche d'intelligence stratégique. Mais elle ne devrait pas être la seule. D'autres, faire le gros dos et attendre que l'orage passe, réduire la voilure, se retirer du marché... sont aussi des postures possibles. En fait, ces prises de décisions devraient s'intégrer dans une réflexion plus globale qui répondrait à des questions comme:
Bref, il y a de quoi faire pour les praticiens d'intelligence stratégique ![]() Lundi, 21 septembre 2020Et dans votre secteur d'activités, quelles barrières tombent?En quelques phrases d'introduction, Adrien Book, dans son article "COVID-19: Accelerator for Business Model Innovation in China" nous fait comprendre que la solution à la crise que nous vivons n'est pas, pour la plupart des entreprises, dans la course à de nouveaux clients ni même dans un pivot de la proposition de valeur. Mais plutôt dans un exercice d'innovation de modèles d'affaires, basé sur la chute de certaines barrières, notamment dans les canaux, voire dans les cibles de clientèles. Pour illustrer son propos, il prend quelques exemples chinois (https://tinyurl.com/y3v6cxpr). A travers ses exemples, on identifie quelques chutes de barrières, qui ouvrent de nouvelles perspectives:
Et dans votre secteur d'activités, avez-vous déjà identifié les barrières qui sont tombées ou qui tomberont bientôt? Dans cette hypothèse, avez-vous déjà évalué l'impact probable sur votre marché et voter futur?
Jeudi, 10 septembre 2020Luttons ensemble contre les interpretations abusives et fallacieuses des statistiques...
De temps en temps, au gré de mes lectures des commentaires des uns et des autres à propos de la pandémie que nous vivons, je me sens moins seul... Ce sentiment n'a rien à voir avec le virus lui-même. Il est plutôt lié à l'analyse et à l'utilisation des chiffres et autres statistiques.
Ce sentiment nait à la lecture d'articles qui démontent l'utilisation fallacieuse de certaines données et de la congruence avec certains de mes billets qui dénoncent les mêmes faits. Par exemple, c'est le cas de cet article des décodeurs du Monde qui démonte une affirmation pour le moins osée: "Covid-19: les chiffres de la mortalité de cet été prouvent-ils que «l’épidémie est terminée»?" (https://tinyurl.com/yxdlaqes). Pour ma part, un des mes derniers billets sur le sujet visait des propos alarmistes partagés par un médecin, à l'aube de la pandémie (coronavirus - 3 millions de belges touchés en 3 semaines - nous serons tous touchés! - https://tinyurl.com/y3b47j3y). Malheureusement, aucun domaine n'est épargné. Par contre, sans surprise, ce sont les messages à caractères (sous-entendus) commercial les plus touchés... Je ne peux donc qu'espérer que ces coups de projecteurs dénonçant ces biais d'interprétation (volontaires ou non), fassent taches d'huile en ayant un effet pédagogique plus large qui développera l'esprit critique des internautes. Et que nous serons de plus en plus nombreux à faire la différence entre les vessies et les lanternes. Lundi, 7 septembre 2020Intelligence stratégique, activité de crise? ou pas?
Amis lecteurs, oui, cela fait près de 6 mois que j'ai levé le pied sur la publication de billets sur mon blog. J'en suis le premier désolé puisque cette mise en veille est, sans surprise, liée aux circonstances que nous vivons tous actuellement. Un peu les aspects sanitaries, mais pas trop, beaucoup plus le "nouveau monde" qui en a écoulé. Toujours est-il que pour de nombreuses raisons, mon organisation personnelle a été chamboulée. Confinement, déconfinement, reconfinement partiel, télétravail, temps-plein, un peu moins, un peu plus, vacances... Autant de raisons de se déconnecter... Sans oublier "l'état du marché". J'en ai profité pour consacrer du temps, de l'énergie et de la créativité à d'autres projets...
Les choix politiques ont considérablement affecté l'ensemble de la société. Mes clients, ceux que j'accompagne dans une démarche d'intelligence stratégique n'ont naturellement pas été épargnés. A vrai dire, même s'ils ont connu des fortunes diverses, ils ont tous été considérablement impactés par les mesures de confinement. Et dans une belle quasi unanimité, ils ont suspendu les missions d'accompagnement en cours... Subitement, ils avaient le tête à autre chose... Six mois de crise. De nombreux constats et apprentissages, parmi lesquels cette question: l'intelligence stratégique a-t-elle sa place dans les situations de crise? La question n'est pas vite répondue ![]() De mon coté, notre politique est de proposer du temps long à nos entreprises. Dans ce contexte, nous avions peu de place dans les réactions. Mais c'est maintenant la rentrée et on peut considérer que la situation est globalement stabilisée. On va donc pouvoir progressivement revenir sur la scène... Lundi, 27 juillet 2020Coronavirus et intelligence stratégique: comment a pu-t-on en arriver là?C'est la question que certains se posent, se basant sur certaines définitions de l'intelligence économique/stratégique dont celle qui affirme qu'elle a pour vocation d'apporter la bonne information à la bonne personne au bon moment pour prendre des bonnes décisions. Et de construire un raisonnement qui conduit à un constat de carence, dans lequel la situation que l'on vit aujourd'hui est le résultat de mauvaises décisions qui auraient dû être évitées grâce à de la bonne information. C'est, en tout cas, l'opinion que je lis dans un récent article publié dans le journal Les Echos (L'intelligence économique doit faire sa transition numérique - Bertran Viala - Christophe Bisson - 22 juillet 2020 - https://tinyurl.com/y47u5ogq). La conclusion de l'article, qui appelle au développement d'outils à base d'intelligence artificielle et de machine learning pour mieux traiter l'information et aider à la prise de bonnes décisions m'étonne un peu. Parce que, soyons de bon compte, dans le cas de la pandémie que nous vivons, et dont la question de la pertinence des décisions est à la base de l'article, le souci ne semble pas être du côté de l'information. D'une part, peu de pays ont pris les meilleures décisions, même dans le clan des champions en IE, et d'autre part, la crise ne s'est probablement pas jouée sur des informations particulièrement difficiles à obtenir et analyser. On ne peut même pas parler de défaut d'analyse de risques ni d'anticipation puisque le risque pandémique était pris en compte dans de nombreux plans de crises dans lesquels l'option "confinement généralisé" était largement refusée au profit de l'identification des personnes contaminées et de leur isolement temporaire. En fait, comme souvent, de nombreuses décisions opérationnelles (prises durant la crise) sont la conséquence de décisions stratégiques prises bien en amont. Par exemple, dans le cas qui nous préoccupe, la politique de gestion des stocks de masques qui à un moment n'ont plus été regardés comme un actif mais comme un coût à réduire au maximum. En fait, ma pratique et mes lectures me laissent penser que très souvent, les décideurs disposent de bien assez d'informations pour prendre leurs décisions. Mais que ce qui fait défaut, c'est plutôt les mécanismes de prises de décisions ainsi que les objectifs et les motivations (réduire les stocks de masques dans un objectif de réduction des coûts était sans doute une bonne décision...) Dans cette analyse,Rajouter une couche technologique pour "améliorer" le côté information de l'équation ne me paraît pas la démarche la plus utile...
Jeudi, 2 juillet 2020Lockdown et intelligence stratégique font-ils bon ménage?Nous venons de vivre 3 mois de confinement et de lockdown, 3 mois d'une situation quelque peu surréaliste à laquelle personne ne s'était préparé. A cette occasion, on a pu lire ça et là que les entreprises seraient bien inspirées d'en profiter pour initier une démarche d'intelligence économique/stratégique afin de de se positionner en vue de la reprise. Bien sûr, l'idée est loin d'être saugrenue. Pourtant, parmi les entreprises que je côtoie de près ou de loin, principalement des petites et micros entreprises, il semble que cela n'a pas encore été le cas. Il faut bien constater que les premiers jours, dernière décade de mars ont été ceux de la sidération. Rapidement, dans la foulée de la surprise, c'est une certaine intelligence opérationnelle qui a pris le pouvoir. L'attention était focalisée sur le diagnostic et les mesures à prendre pour limiter les conséquences. Puis, dans l'ambiance "football panic" qui régnait alors, certains se sont lancés dans quelques innovations, soit par altruisme, soit par sentiment d'urgence... De ces derniers, nombreux sont ceux qui ont découvert, par la pratique, qu'un modèle d'affaires est un savant équilibre et qu'aucun pivot n'est instantané et que toute modification du modèle est une sorte de battement d'aile de papillon à New-York. Je pense que ces 3 mois, qui sont heureusement derrière nous maintenant, n'étaient pas propices aux activités d'intelligence stratégique, voire même d'intelligence économique. Nous venons de vivre une situation de crise aiguë et majeure et nos pratiques (IE et IS) ne sont pas destinées à la gestion de crise. L'intelligence stratégique projette son regard sur le long terme, l'intelligence économique sur le moyen terme et la survie sur le très court terme. En mode "sauve qui peut", l'attention est naturellement consacrée à la survie. Et il n'y a guère de signaux faibles à traquer... Les premiers pas de sortie de crise ne mèneront ostensiblement pas tout de suite vers le monde de demain auquel tant de gens aspirent. Ils seront surtout consacrés à panser les plaies et reconstruire les outils. Ou, pour certains, à une réflexion profonde sur le sens, la vision et la mission et donc sur le modèle d'affaires. Mais cette posture sera difficile à prendre et lourde de conséquences. Et il faudra avoir les reins encore assez solides. Les stigmates de la crise vont sans doute perdurer longtemps, tant du côté de l'offre que de celui de la demande. Les cartes ont été rebattues et redistribuées. Dans cette nouvelle donne, les marchés vont présenter de nouveaux visages, de nouvelles dynamiques. Sans doute pas totalement différents, mais suffisamment pour invalider les habitudes et comportements "d'avant" et pour imposer de nouveaux cheminements d'apprentissages. Chaque entreprise gagnerait donc à mener une réflexion sur les cartes qu'elles ont maintenant en main, la manière de les jouer et les positions qu'elle souhaite occuper dans un futur plus ou moins proche. Et dans cette dynamique, sans surprise, il y aura une prime aux plus rapides et aux mieux informés. En conclusion, les entreprises les plus ambitieuses déploieront sans nul doute des activités d'intelligence stratégique, pour définir de nouveaux objectifs et les moyens d'y arriver. Les entreprises les plus faibles continueront à se battre pour leur survie. Pour celles de l'entre-deux, il faudrait surveiller son environnement pour éviter, au minimum, d'intégrer le groupe des plus faibles ce qui, somme toute, est du domaine de l'IE et de l'IS. Et dans cette perspective, on ne peut que recommander aux entreprises de se faire accompagner par quelques professionnels qui leur permettront d'aller plus vite, plus haut, plus loin, tout en consommant moins de ressources.
Lundi, 25 mai 2020J'ai de la chance? ou j'aide la chance?Coluche disait qu'avoir de la chance, c'est gagner un concours de circonstances. Philippe Gabillet, dans ses écrits et prises de paroles sur la chance ajoute qu'encore faut-il des circonstances... Dans la vidéo "Pourquoi la chance sourit-elle aux audacieux?" il nous donne quatre conditions, pour avoir de la chance:
Et il égrene son discours de nombreuses citations, par exemple:
Il doit être convaincant puisqu'au moment où il dit "En route pour la Fortune" quelques personnes du premier rang se lèvent et quittent... ![]() Enfin, petite suggestion de la rédaction: remplacez l'idée de chance par celle d'information, vous aurez un discours tout aussi pertinent... Mercredi, 20 mai 2020Méthodes et outils pour faire parler les images et disqualifier celles qui mententIl y a une bonne année, Serge Courrier a rendu public le webinair qu'il a donné dans le cadre de l'EEIE sur le sujet de "l'analyse d'image, GEOINT, IMINT" (https://www.eeie.fr/webinar-eeie-01-analyse-dimage-geoint-imint/). Il nous y présente de nombreux outils et méthodes pour débusquer les images qui ne sont pas ce que certains prétendent qu'elles seraient, et les faire parler. On ne peut que saluer la qualité de cette intervention qui devrait intéresser une audience bien plus large. On sort de ce webinair avec une meilleure compréhension des mécanismes de manipulation des images, mais aussi avec des méthodes et des outils qui nous permettent de se construire une opinion sur "l'authenticité" d'images auxquelles nous pourrions être confrontés. Après, ce qui est frappant, c'est que rapidement, l'exercice de validation et d'analyse des images devient vite fastidieux, éminemment technique et coûteux en termes de ressources. A telle enseigne qu'à l’extrême, il requiert la participation d'équipes de spécialistes. La question qui vient rapidement à l'esprit est celle de l'opportunité de dépenser autant d'énergie à valider des photos. Finalement, la première question à se poser n'est-elle pas celle de la relation entre le texte et l'image? Quoi de l'image ou du texte est au service de l'autre? Bien souvent, c'est l'image qui est accessoire. La quasi totalité des photos proposées dans la presse sont de cette catégorie, celle des photos d'illustration. Avec, comme caricature ultime, ce fait divers sordide qui a récemment été illustré de la photo d'une fraise pour la raison qu'il s'était déroulé à Wépion (patelin namurois connu pour sa production de fraises... et il n'était même pas sûr que la fraise était de Wépion) Dans ce cas-là, on peut oublier l'image tout de suite.
Mardi, 10 mars 2020[Fake News] Quand les mots servent de pétards et de fumigènes...Dans la foulée de la cérémonie de remise des César, on assiste actuellement à quelques échanges à fleurets mouchetés autour de l'argent qu'aurait consacré Canal+ à la présentation de l'événement. Les 130.000 eur qu'aurait "touché" Florence Foresti incitent certains à crier au scandale. Ce qui retient mon attention dans cette polémique, ce n'est pas le montant évoqué. C'est plutôt sa vertu d'exemple pour comprendre certains mécanismes qui conduisent au "buzz". Que l'on retrouve régulièrement dans d'autres débats sur les sommes perçues par les uns et les autres. Mais pas que... En l'occurrence, ce qui met le feu aux poudres, c'est le choix d'un vocabulaire qui gomme certaines nuances et qui invite aux raccourcis. Et qui fait mouche auprès d'une audience qui ne comprend ni les subtilités du vocabulaire, ni celles du contexte. Et à l'analyse, tout le monde, enfin, toutes les parties prenantes à la discussion, font preuve d'une certaine démagogie. D'un côté "Florence Foresti aurait touché 130.000 eur pour la présentation" (https://tinyurl.com/qsedfge), de l'autre elle déclare "n'avoir touché que 18.500 eur" et lance une brandille féministe sur l'es écarts salariaux entre hommes et femmes (https://tinyurl.com/t6dagnt). D'un côté, il y a compétition entre les expressions "a touché", "a facturé", "a gagné"... et de l'autre confrontation en "cachet", "salaire", "rémunération", "a touché", "a gagné"... ensemble de termes qui, si ils sont proches, recouvrent des réalités plus nuancées. D'autant que tout ce débat se déroule globalement sans référence aux prestations couvertes (présentation, préparations, équipes, techniques...) par le contrat, même si l'affirmation "elle a touché 130 000 euros, dont 30 000 euros pour ses auteurs" soulève un coin du voile. Et en bout de course, ce qui est revenu effectivement revenu à Florence Foresti, sans doute en lien avec son talent, plus sûrement avec ses prétentions, est un montant augmenté d'optimisation fiscale, voire stratégique. Ce qui, par ailleurs, jette du discrédit sur le sortie féministe. On devrait croire que ceux qui s'expriment sur le sujet sont bien au fait de toutes ces subtilités et qu'ils choisissent le vocabulaire en connaissance de cause. Par contre, les réactions du public montrent qu'ils sont nombreux à ne pas saisir les nuances ni de vocabulaire, ni contextuelles, et à s'enflammer sur base du sens induit. Finalement, il est probable que la fake news naît davantage de la réaction de ceux qui réagissent aux raccourcis que de ceux qui ont tendent le piège. Mais ce constat n'exonère en rien ces derniers de leurs responsabilités. Et il devrait nous inciter à la prudence lorsqu'on décide de participer au débat. Ne le faire qu'en pleine conscience de l'impact et des conséquences des mots que l'on choisira pour s'exprimer. Et gardons à l'esprit que dans les échanges que nous ne comprenons pas en totalité, il est fort probable que les mêmes mécanismes soient à l'oeuvre... Mercredi, 4 mars 2020[Fake news] coronavirus - 3 millions de belges touchés en 3 semaines - nous serons tous touchés!Le "buzz" coronavirus n'échappe pas à la règle et génère son inévitable lot de fake news. Et il nous donne aussi l'occasion d'observer la genèse de certains d'entre-eux... Il y a deux jours, le Dr Devos, médecin au CHC de Liège et par ailleurs président de l'Absym, le plus grand syndicat de médecins de Belgique, autant de qualités qui font de lui une source réputée fiable, publiait sur son blog un billet intitulé "Coronavirus: Armageddon ou Foutaise?" (https://tinyurl.com/s4wl2u9) Il s'y livre à quelques mises en garde justifiées par quelques évaluations chiffrées. Il avance notamment un potentiel de 850.000 personnes infectées en Belgique, une incapacité pour le secteur hospitalier de traiter 52.000 personnes avec les 1.400 lits disponibles, 100.000 professionnels de la santé infectés... Juste de quoi alimenter la panique ambiante. En cause, des hypothèses simplificatrices, des raccourcis douteux, des biais de raisonnements, des facilités de langages... autant de éléments qui contribuent à l'émergence de fausses informations. Et de la part d'un homme que le parcours doit avoir confronté avec succès à la rigueur scientifique, on ne peut que s'en étonner et il est tentant de se dire que ce n'est pas fortuit et que le propos doit servir une intention. A titre d'exemples:
En prolongeant l'exploitation des chiffres du Dr Devos, avec la "même rigueur scientifique" que lui, on pourrait assez aisément annoncer:
En conclusion, gardons en tête qu'il faut toujours garder un esprit critique face aux informations qu'on nous communique et que "la bonne tête" de l'auteur ou de la source n'est pas un gage suffisant de qualité. Et d'ailleurs, on devrait s'interroger sur les motivations et la qualité des journalistes qui mettent en avant, dans des (titres d') articles, des chiffres et affirmations tellement sujets à controverses. Heureusement qu'il y en a d'autres qui sont plus critiques.
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