Oui, sans doute... la question est certainement un peu abusive. La bonne question devrait plutôt être de savoir si le succès est prévisible. Pourtant, tant de créateurs d'entreprises se lancent sur le chemin de l'innovation (technique ou autre), parfois la fleur au fusil, convaincus de la pertinence de leurs idées, à la recherche d'une rencontre avec leur marché. Et ils sont si nombreux à rater leurs rendez-vous car, au-delà de ceux qui jettent l'éponge, il y a aussi tous ceux qui ont dû pivoter et proposer de nouveaux rendez-vous à d'autres clients...
Jeroen Struben (EM Lyon) et Brandon H.Lee (Melbourne Business School) se sont interrogés sur les conditions de marché favorables aux succès et donc aussi défavorables. Dans un article récent publié sur le site The Conversation, ils nous donnent leur point de vue sur la question (
Pourquoi certaines innovations très prometteuses ne se diffusent jamais - 04.09.19 -
https://tinyurl.com/uapay64). Et i faut bien admettre que leur analyse ne manque pas de pertinence et qu'elle pourrait guider bon nombre d'analyses préalables pour améliorer les ratios succès/échecs ou succès/investissements.
Ce que l'on pourrait retenir de cette analyse, c'est la catégorisation de diverses situations de marchés:
- l'infrastructure de marché est existante, ce qui rend tout de suite les choses plus faciles, puisqu'il ne manque plus qu'un "petit déclic"
- l'infrastructure de marché n'est pas encore totalement présente, mais les efforts à consentir pour la compléter sont clairs; en gros, avec quelques investissements complémentaires, à la portée d'un acteur seul, on devrait pouvoir y arriver
- l'infrastructure de marché n'est pas encore totalement présente, mais les efforts à consentir pour la compléter ne sont pas clairs; d'importants investissements de la part de tous les acteurs doivent encore être consentis pour y arriver, mais les choix sont encore aléatoires
- le marché balbutiant, voire inexistant, et nécessitera de considérables investissements de la part des acteurs intéressés, qui devront se regrouper et se coordonner pour y arriver.
A la lecture de l'article, et de la présentation de ces catégories, on sent bien que:
- beaucoup d'innovateurs, start-ups ou autres, se lancent dans des marchés difficiles et on se dit qu'ils ont du sous-estimer les efforts nécessaires pour faire évoluer les marchés
- le besoin en lobby et influence est gigantesque et requiert des ressources considérables (moyens financiers, humains et temps) mais que la véritable économie est sans doute de les engager...