
Lorsqu'on apprend que Uber a déjà sollicité les investisseurs à au moins 11 reprises, pour pas moins de 11 (20?) milliards de dollars et que récemment l'entreprise a organisé une nouvelle augmentation de capital à l'occasion de son entrée en bourse (IPO), il n'y a plus de doutes possibles: les investisseurs sont des grands pourvoyeurs de cash pour Uber (case "revenus" du BMC) et ont leur place dans la case "clients". La principale question qui vient alors est celle de la proposition de valeur à la quelle ces investisseurs réagissent favorablement. Assurément, parlant d'investisseurs, la promesse de revenus futurs (valorisation des actions) est en tête de liste. Conjointement, sans doute, on peut aussi noter une volonté de puissance et de pouvoir, qui se cristallisera autour de la dominance d'un marché. Uber se développe en effet dans une logique de "the winner takes it all" et agit pour prendre une position de leader fort sur son marché et rendre plus difficile la vie de ses concurrents. Enfin, dans cette perspective de développement, l'idée que Uber veut aller au-delà du taxi, pour embrasser le marché du transport, au sens large, participe sans doute aussi de cet attrait dans le chef des investisseurs.
Parmi les canaux qui portent cette proposition de valeur vers les clients, on trouve la croissance. Celle-ci est indubitablement le résultat, le signe de cette volonté de conquête du marché. Dans la même veine, la multiplication des projets de R&D et de développement de présences dans de nouveaux segments d marchés, indique une volonté d'aller au-delà des taxis et autres moyens de transports opérés par des chauffeurs/humains. D'autres canaux sont certainement l'entrée en bourse elle-même et la cohorte d'efforts marketing qui y seront liés, depuis le prospectus jusqu'aux activités de relations publiques.
Ces actions de RP sont assurément des activités clés. Elles doivent accréditer la légende et enthousiasmer les futurs "petits actionnaires" et surtout faire le contre-poids face aux nombreux avis et opinions qui mettent en garde les investisseurs. L'entreprise serait déjà bien sur-évaluée, les perspectives de croissance seraient faibles, la comparaison avec Google et Facebook ne tiendraient pas... Elles doivent aussi rendre visibles d'autres activités clés (du point de vue de investisseurs) comme celles qui visent à assurer une croissance importante sur le LT et surtout, le développement d'activités générant du cash en suffisance (ce qui actuellement manque cruellement à Uber).
Pour y arriver, il semble que les ressources principales de l'entreprise sont son histoire (ses succès passés) ainsi que son management, qui a récemment été modifié (passant des fondateurs qui sont capables de réaliser des rêves à des gestionnaires, plus adaptés au développement de businesses bien établis).
J'ai trouvé peu d'informations sur les partenaires clés de Uber. Toutefois, on peut sans trop se tromper imaginer des partenariats (ou fournisseurs importants) avec des banquiers, des bureaux d'avocats et autres bureaux de RP et de lobbys. Bien sûrs, tout cela représente des coûts non négligeables auxquels on doit sans doute ajouter une certaine subsidiation des chauffeurs et des clients (histoire de prolonger la croissance) ainsi qu'un phénomène de dilution des actions (qui touchera surtout les investisseurs "historiques").
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