Préparant un prochain exposé au cours duquel j'envisage de partager avec l'assemblée mon point de vue sur les fake news et la nécessité de s'en inquiéter et de s'en prémunir. Je me suis donc intéressé aux conseils et aux offres de formations à la recherche d'information et à leur validation. Je dois avouer que je n'ai pas été déçu, tant ce que j'ai trouvé sent la naphtaline...
En matière de recherche, sans surprise, il n'y en a, en gros que pour Google et ses syntaxes. Même si de temps en temps, un programme de formation propose d'explorer quelques autres espaces d'informations comme les réseaux et médias sociaux. A propos des démarches à suivre, là encore, peu de changements en 20 ans. La recherche par mots-clés est toujours plébiscitée par les formateurs. N'auraient-ils rien appris? N'auraient-ils pas évolué? Dans le lot, le plus inquiétant, ce sont tous ces petits indices qui trahissent le manque de mise à jour des connaissances et des programmes. Il y a encore des organismes de formations, privés et publics, commerciaux ou non, qui promettent de parler des annuaires et d'anciens moteurs de recherches comme AltaVista. Et lorsqu'on gratte un peu, on découvre des dates de dernières mises à jour qui laissent rêveur.
En ce qui concerne les pratiques de validation des informations, ce n'est guère mieux. En l'absence de contenus récents (de nombreux contenus, mode d'emplois, manuels... anciens trustent les premières lignes de résultats) , tout porte à croire que les meilleures pratiques identifiées au début du siècle par les documentalistes, les bibliothécaires et autres spécialistes du Web naissant sont considérées comme définitives par ceux qui doivent, aujourd'hui, former les utilisateurs. Il semble bien qu'on se refile les bonnes pratiques de professeurs en professeurs, d'institutions en institutions et des critères de validation interpellant. Si toutes les recommandations ne sont pas à rejeter, on devrait s'étonner de la confusion persistante entre source, éditeur, document et information et des moyens de leur donner du crédit. Ainsi, des pages d'universités qui considèrent encore que la qualité de navigation sur un site et de son design sont gages de qualité de l'information ou que les pages personnelles (blogs) est un critère défavorable...
Soyons de bon compte, tout n'est pas à jeter, dans les formations actuelles, loin s'en faut, ni que la validation des informations est simple, mais il me semble important qu'elles traitent:
- de la différence entre information, document, source, auteur...
- de l'importance de qualifier et valider l'information plutôt que le document ou sa source
- des outils, autres que Google, pour accéder à l'information
- des méthodes et stratégies de recherches autres que celle des mots-clés
- que l'information n'est pas toujours là où on croit
Sans oublier de l'esprit critique indispensable pour ne pas se faire piéger...
Bon, vous pouvez aussi acheter mon livre,
Chercher n'est pas trouver ou m'appeler pour l’organisation d'une formation dans votre entreprise.