Dans la cadre de mon intérêt pour la cohabitation en entreprise des informations/connaissances tacites et explicites, leur exploitation et leurs impacts sur les performances des organisations, je découvre deux documents passablement différents. Et leurs idées s'entrechoquent.
D'un côté, un papier philosophique sur la distinction entre connaissances tacites et explicites, dans lequel j'ai eu peine à entrer. Et qui au final ne m'a pas convaincu tant j'ai eu l'impression qu'il ergotait. J'en retiens cependant qu'il considère le caractère explicite d'une connaissance dépendant du récepteur (apprenant) et pas de l'émetteur (celui qui partage). Pourquoi pas, mais actuellement je suis plus à l'aise avec la proposition inverse... (Sur la distinction entre les connaissances explicites et les connaissances tacites - Régis Catinaud - https://tinyurl.com/wlv835a). L'autre document, plus conforme aux points de vue habituels, émane de LuxInnovation, la National Agency For Innovation and Research aux GDLuxembourg (GESTION DES CONNAISSANCES = SAVOIR IMPLICITE ET EXPLICITE - https://tinyurl.com/t89tp55). Il postule donc que la gestion des connaissances passe par la mise à disposition d'informations/connaissances explicites. Bien sûr, ce texte est court. Mais il n'évoque pas la responsabilité de l'"apprenant" à exploiter les repositories de connaissances explicites (et pourquoi pas tacites).
Tout ceci me conforte dans l'idée qu'en matière de gestion des connaissances, la mise à disposition par l'entreprise de informations/connaissances explicites est, certes, un facteur favorable, mais pas déterminant. L'adage bien connu, on peut mener un cheval à la fontaine, mais pas le forcer à boire, ne s'applique-t-il pas à la gestion des connaissances. Je pense donc qu'une démarche de gestion des connaissances pertinente commence par des invitations à aller chercher les informations/connaissances manquantes et la mise en oeuvre de mécanismes de partages et d'appropriation de nouvelles connaissances (et cela passe par l'autorisation "d'y perdre du temps productif").