Je découvre ce matin un article que 20minutes a consacré aux difficultés de lecture rencontrées par tant de personnes, jeunes et moins jeunes (
Difficulté de lecture: «Il faut simplifier la langue française au lieu de rajouter des heures d’apprentissage» -
https://tinyurl.com/y48emvyp). On y apprend (?) qu'un jeune sur dix serait en "difficulté" de lecture. Et de nous proposer quelques pistes de réflexion dont l'inévitable simplification de la langue française... qui illustre un perpétuel combat entre les théoriciens et le bon sens populaire qui, fort du constat que la difficulté de la langue n'a guère évolué au contraire de sa maîtrise, pointe davantage l'enseignement et l'évolution de nos sociétés que la complexité de la langue.
Ce WE, justement, lisant (jugeant) des travaux de fin d'études (niveau baccalauréat), j'ai été confronté à la piètre maîtrise de la langue écrite (et orale, sans doute) de certains jeunes. L'un ou l'autre travaux sont consternants, multipliant sur chaque page fautes d’orthographe, mots en doubles et d'autres manquant, vocabulaire inapproprié... Sans parler de la ponctuation. Et là, même s'il y a un problème au niveau de la lecture, l'échec est manifestement beaucoup plus large. On pourrait, certes, s’accommoder des fautes d'orthographe et autres erreurs grammaticales, mais au-delà des difficultés intrinsèques de la langue, quoique les auteurs étaient bien loin d'aller titiller les exceptions les plus remarquable, le plus gênant reste cette impression que les rédacteurs manquent de rigueur et ne se sont pas relus... Et de me remémorer le professeur de français qui, pour chaque rédaction, nous imposait de lui remettre nos 3 jets (versions successives)...
Je voudrais ici attirer l'attention des jeunes sur l'importance de bien maîtriser une langue, quelle qu'elle soit en partageant les pensées qui m'ont traversé l'esprit au moment de formuler mon appréciation sur ces travaux de fin d'étude:
- manque de rigueur et absence de relecture? quel a été l'implication de l'étudiant dans son travail?
- mauvaise utilisation de mots, substantifs, conjonctions (surtout)... l'étudiant comprend-t-il ce qu'il écrit? maîtrise-t-il sa matière?
- les passages subitement mieux rédigés sont-ils de la même plume?
Et je ne parle pas ici de la présentation, qui laisse à désirer, ni même de l'articulation des idées qui rend la compréhension aléatoire.
Il me semble assez clair que cette carence en langue sera un désavantage considérable sur le marché de l'emploi car, quel patron engagera un collaborateur dont on comprend mal les écrits, surtout si ces écrits ont pour vocation d'être transmis à l'extérieur. Les dégâts pourraient être importants, tant au niveau de l'image que de la performance économique (pensez aux erreurs liées à l'incompréhension). Me rappelant aussi ce rapport, rédigé par un junior, qui orthographiait le nom du client de multiples façons, mais jamais correctement... je remercie ces professeurs qui, dans mes jeunes années, m'ont fait suer sang et larmes pour que j'acquière une bonne maîtrise de la langue française (qui par ailleurs déteint sur la pratique des autres langues que je parle).