Ainsi donc, le magazine Forbes, via la plume de Mickael Balondrade, nous propose une Nième complainte sur la non pratique de l'intelligence économique par les entreprises françaises (
Pourquoi L’Intelligence Economique A Du Mal À Trouver Sa Place Dans Les Entreprises -
https://tinyurl.com/yarb54j7). Et alors, ai-je envie de dire... L'intelligence économique n'est pas la panacée et, au demeurant, l'important n'est pas que les entreprises fassent de l'IE, mais bien qu'elles soient performantes. Et tant mieux si certaines renforcent leur performance par la pratique de l'IE.
Pour répondre à la question du titre de l'article, j'irais plutôt voir du côté du message et de la promotion. Pour ma part, même si je n'embarque pas toutes les entreprises que je rencontre dans l'aventure de l'intelligence stratégique, je suscite néanmoins toujours un grand intérêt par rapport à ces pratiques. Mais il est vrai que contrairement cet article, je ne parle pas de sécurité de l'information, qui donne l'impression aux entrepreneurs qu'ils doivent se retrancher derrière quelques remparts et qui fait naître un sentiment d'angoisse. Par contre, je leur parle de création de valeur, de proposition de valeur, de développement... Je leur propose de les soutenir et des les renforcer dans leurs objectifs et leurs stratégies. Dans ce contexte, les principales caractéristiques communes à ces entrepreneurs relèvent de l'ambition et de la prise en compte de leurs limites personnelles.
Les entrepreneurs sont des personnes compétentes et intelligentes. Les succès de leurs entreprises sont là pour en témoigner. Je pense qu'ils ont raison de ne pas succomber à la vision sécuritaire du monde que certains leur proposent. Bien sûr, les risques existent. Bien sûr, ils pourraient être mieux protégés. Certaines entreprises, d'ailleurs, se font prendre. Toutefois, les entrepreneurs peuvent gérer les risques de différentes manières, qu'ils choisissent sur base de leur perception des risques, de leurs conséquences, et des moyens nécessaires/disponibles pour s'en prémunir. Et pour beaucoup d'entre eux, les risques prioritaires sont ailleurs: ce sont des produits qui ne se vendent pas, une proposition de valeur inadéquate, du personnel manquant, des contrats à sécuriser... Autant d'éléments qui leur permettraient d'aller de l'avant et qui leur font penser qu'il leur est plus profitable d'apprendre à marcher plus vite plutôt que de cadenasser leur jardin.
Du côté du discours, je trouve regrettable, qu'après tant d'années d'insuccès dans la promotion de la sécurité, certains ne remettent pas en cause leur posture. D'autant qu'il est à la portée de n'importe qui de découvrir les trois piliers sur lesquels repose l'intelligence économique. Cet acharnement me semble confiner à la défense d'un dogme et les regrets sonnent comme l'expression du désespoir de voir un rêve ne pas se réaliser...
En l'occurrence, le problème ne me semble pas être dans les entreprises mais bien dans le dogme.