Je ne sais pas pour vous, mais pour moi il y a un avant et un après Business Modell Canvas. Somme toute, il me semble que l'apport le plus important d'Alexander Oosterwalder et Yves Pigneur ne relève pas tant de la modélisation que de la mise en scène. Leurs prédécesseurs, même les plus connus des professeurs d'universités, ont certes excellé dans l'analyse et la description de situations "business", mais leurs travaux sont restés principalement cantonnés dans le domaine des mots. La rupture du Business Model Canvas, qui n'est pas le premier exercice de modélisation autour des modèles d'affaires, tient surtout de son aspect visuel et de l'invitation au travail collaboratif.
Le succès du Business Model Canvas est immense. Cet outil n'a que 10 ans, pourtant, il a pris une place prépondérante dans le monde des outils de management et, en plus, a suscité une créativité et des détournements dont peu d'outils peuvent se targuer. Une recherche basique sur Images.Google, [
business canvases], donne un premier aperçu du nombre et de la variété des canevas qui ont été inspirés par le BMC. Une recherche plus systématique pourrait être assimilée à une grande aventure pleine de surprises. Actuellement, ma collection de canvases contient plus de 50 templates...et je suis certain que je ne les ai pas encore tous découverts (et qu'il y en a encore en devenir).
Pour autant, ils n'ont pas tous la qualité de de l'original. Loin s'en faut... C'est une des raisons pour lesquelles je ne les utilise pas tous. Une autre raison, plus pragmatique, est qu'ils n'adressent pas tous mes domaines de pratiques. Ceci dit, si je devais reconnaître une qualité commune à tous ces outils, ce serait la qualité et la complétude de la réflexion de base. Tous ces outils sont de formidables invitations à réfléchir à une problématique, une situation... en n'oubliant aucune facette. Mais j'ai de plus en plus tendance à catégoriser ces outils en fonction de leur dynamisme. A une extrémité, il y a ceux qui permettent de mettre l'information en scène, de raconter des histoires et de faire émerger de nouvelles idées et des incohérences. Ils sont aisément reconnaissables au fait que les cases dialoguent facilement entre elles et que leur positionnement a du sens. A l'autre extrémité, il y a ceux qui se contentent de faire des inventaires et d'empiler de (nombreuses) idées, sans plus-value particulière. Et d'ailleurs, les différentes cases donnent l'impression d'avoir été positionnées au hasard, sans intention... Entre les deux, des canvases prometteurs dont la réflexion semble inaboutie.
Cette catégorisation me permet de rapidement décider d'investir ou non du temps dans la découverte et l'appropriation des nouveaux canvases que je découvre...