Les plus anciens d'entre-nous se souviennent sans doute de cette réplique que Georges Marchais, à l'époque à la tête du PCF, avait adressée au journaliste Alain Duhamel au cours d'une interview télévisée. A la lecture de ce billet du blog Affordance "Liens publicitaires: 10 ans plus tard, 10 ans trop tard?" (
http://tinyurl.com/zvwutf8) on pourrait croire que Google (et les autres moteurs de recherche) se l'est appropriée et en a fait une des bases de son commerce. On y (re)découvre que la fonctionnalité de recherche n'est assurément plus l'objectif de ces acteurs du Web, mais bien le moyen (de nous vendre de la publicité - ceci dit, ne tirons pas sur les seuls moteurs de recherche, les Facebook et consorts ont fait le même chemin qui a transformé leur objectif initial en moyen...)
Si on peut tolérer de vivre avec des résultats biaisés, par l'appât du gain ou pour toute autre raison, dans le cadre de recherches transactionnelles, car
in fine peu importe la plate-forme sur laquelle on achète un produit, ce ne devrait pas être le cas avec les requêtes informationnelles (voir Moteurs et stratégies de recherches - non, toutes les recherches ne se valent pas! -
http://tinyurl.com/jj5hm89). Il est donc important, surtout pour les professionnels de l'information, d'être attentif à ces dérives et de tenter de les contourner, ou à tout le moins, d'essayer d'en réduire les impacts.
Une des premières démarches est d'arrêter de poser des questions à Google, puisque Google a tendance à venir avec ses réponses. La solution est de donner les réponses à Google. Ou plus exactement, de décrire le plus précisément possible la réponse souhaitée, en limitant les libertés accordées au moteur de recherche pour éviter qu'il y insère des biais indésirables. Cette description peut se faire de manière technique, en utilisant les syntaxes (recherches avancées - advanced searches), mais il est sans doute plus efficace (et difficile) de jouer sur la matière première des moteurs: les mots. Dans ce domaine, 3 dimensions sont à notre disposition:
- le choix des mots (langue, vocabulaire, jargon...)
- le nombre des mots
- l'ordre des mots (phrases)
Une deuxième démarche consiste à donner du crédit aux résultats non présentés sur la première page de la hit-list. Certes, cette posture donne l'impression d'augmenter le temps d'accès aux informations souhaitées. Mais souvent, ce n'est qu'une impression. Et l'expérience montre aussi que c'est un gage d'une information plus adaptée, surtout lorsque la démarche de recherche est plus informationnelle que transcationnelle.
Bon, c'est vrai, la paysage est de moins en moins chatoyant et bucolique, mais rien n'est perdu... Il suffit juste de rester vigilant, de comprendre l'évolution et de s'adapter en conséquence