Ce matin, poussé par dieu sait quel démon, j'ai voulu estimer la popularité des termes "intelligence économique" et "intelligence stratégique". J'ai donc interrogé l'oracle trends.google. Et je dois dire que je n'ai pas été déçu par les résultats. Les chiffres sont cruels...

La courbe bleue est celle du terme "intelligence économique", la verte concerne le concept de "competitive intelligence". A peine visible, en rouge, la courbe de tendance de "intelligence stratégique" et en jaune, encéphalogramme plat, "veille stratégique".
Le même graphique, limité à la France, est encore plus éloquent. Quant aux données limitées à la Belgique, n'en parlons même pas, trends.google nous avoue ne pas en avoir en quantité suffisante...

En comparaison, le graphique, limité à la Belgique, sur les mots "business model" (en bleu) et "SEO" (search engine optimisation, en rouge), montre des évolutions plus emballantes. Et montrent surtout que des termes et des concepts "sortis de nulle part" peuvent s'imposer.

Sans faire d'analyse de comptoir, il faut bien constater que la promotion des mots qui décrivent nos activités, malgré tous les efforts accomplis depuis plus de 10 ans, s'apparente à un échec. Ils ne s'imposent toujours pas...
Ce constat ne doit pas surprendre les observateurs attentifs. Si, comme moi, ils surveillent les statistiques de fréquentation de leurs blogs ou sites web, ils ont forcément noté que les termes "intelligence économique" et "intelligence stratégique" ne sont guère pourvoyeurs de visites. Et que le territoire belge (wallon) est particulièrement peu représenté parmi les origines des visiteurs.
Pourtant, sur le terrain, lorsqu'on présente les bénéfices d'une politique d'intelligence stratégique et des actions qui en découlent, l'intérêt est manifeste. A des degrés divers, toutefois, en fonction des domaines d'application (piliers). De plus, lorsqu'on évoque les 3 piliers de l'IS et l'IE (collecte d'information, protection de l'information, lobby et influence), nos interlocuteurs nous écoutent avec une certaine bienveillance et de la sympathie. Mais aussi une bonne dose de sceptiscime, alimenté par l'incompréhension des liens et de la nécessité de regrouper sous une étiquette commune des actions comme la recherche d'information, le combat contre des potentiels micros cachés et du lobby auprès des institutions européennes.
Aussi cruels et imprécis qu'ils soient, ces constats devraient inviter tous les promoteurs de l'intelligence économique/intelligence stratégique à repenser le positionnement et la proposition de valeur de leurs activités...