Le management interculturel, ou plutôt la capacité à identifier, comprendre et utiliser les différences culturelles qui guident les décisions de nos interlocuteurs, est souvent considéré comme un élément majeur des pratiques d'intelligence économique, surtout our ceux qui vont à la (grande) exportation. Il est vrai que pour vendre aux japonais, il vaut mieux comprendre la signification de leurs ouis et leurs processus de décision, qui sont tellement différents des nôtres. Pour plus d'information sur la question, je me permets de vous renvoyer vers les travaux de Geert Hofstede que j'évoquais, il y a près de deux ans, dans un billet intitulé "
Mesurer les différences culturelles entre les pays" (
http://tinyurl.com/o9kfaqp).
Ceci dit, la première étape pour bien comprendre nos différences culturelles d'avec les "
autres", c'est de bien comprendre les bases de notre culture. Fastoche! me direz-vous! Nous la vivons, c'est notre quotidien! Eh bien, justement parce que c'est notre quotidien, parce que c'est tellement évident, nous avons d'énormes difficultés à isoler ce qui nous est particulier. S'il est somme toute assez facile de voir dans le comportement de nos interlocuteurs ce qu'ils ne font pas comme nous, il est bien plus difficile de voir, à travers leur regard, ce que nous ne faisons pas comme eux...
En février dernier, Gérard Berry (
http://tinyurl.com/pagltza), un des plus grands informaticiens français, a accodrdé un grand entretien à Rue89. il y défend une idée un peu iconoclaste: "
l'ordinateur est complètement con" (
http://tinyurl.com/pfj4srw). Au-delà de son point de vue sur la supposée intelligence des ordinateurs, ce qui a retenu mon attention dans cet entretien, ce sont quelques éléments de compréhension de la culture française qu'il distille. Son analyse nous permet de mieux comprendre les domaines d'excellence de l'esprit français et comment ils expliquent les succès et les échecs industriels de la France. Ainsi, "
La France est un pays minier, orienté vers la matière et l’énergie. On a fait le TGV, l’Airbus, mais on n’a jamais fabriqué un ordinateur décent. Raisonner sur la matière et l’énergie, et raisonner sur l’information, c’est très différent." A méditer...
Tant que vous êtes dans cet article, ne passez pas à côté du regard que porte Gérard Berry sur la sécurité informatique, autre sujet du ressort de l'IE. Il partage avec nous de nombreuses idées intelligentes, dont notamment celles-ci qui ont plus particulièrement retenu mon attention:
- La sécurité informatique consiste d’abord à s’assurer que les algorithmes ne sont pas faux. Un algorithme faux est une faille
- Un système est sûr non pas quand il est inattaquable – ce qui est théoriquement impossible –, mais quand ça coûte trop cher de l’attaquer