Voilà quelques temps déjà que le terme infobésité s'est imposée dans notre vocabulaire, celui des spécialistes de l'information, mais aussi de monsieur tout le monde. Ce terme, à la fois néologisme et mot-valise évoque la surcharge informationnelle à laquelle nous sommes quasiment tous confrontés (
http://tinyurl.com/obxauh2). La révélation de la gêne est souvent liée à une accumulation d'e-mails et de documents à lire.
D'où ma question:
ne s'agirait-il pas davantage de docubésité? Ce nouveau mot-valise devrait évoquer la surcharge documentaire à laquelle nous sommes confrontés. Et la nuance ne me semble pas anodine, puisqu'une surcharge liée aux documents demande une autre réponse que celles liéess à l'information.
Ainsi, les bénéficiaires d'une veille sur le football (et la FIFA) vont recevoir, ces jours-ci, un nombre considérable de documents (articles, rapports, mails...) évoquant la réélection de Blatter, sa démission, la corruption... Et ils se sentiront tenus de tous les lire, ce qui leur impose de prévoir d'y consacrer un temps non négligeable.
Il me semble pourtant légitime de s'interroger sur la pertinence de ces lectures. Beaucoup de documents, certes, mais combien d'informations? Chaque journal y va de ses articles, de ses commentaires, mais ils broderont quasiment tous autour d'un nombre restreint d'informations. Alors, dès qu'on a pris connaissance de ces informations, peut importe comment, est-il nécessaire de consacrer du temps à toute cette littérature?
Le terme "information" est régulièrement mis à toutes les sauces et nombreux sont ceux qui sont finalement incapables de le définir. Ceux qui font la différence entre "information" et "document" sont également peu nombreux. Alors, pour rappel:
- l'information est un fait ou un événement porté à la connaissance du public (http://tinyurl.com/ndxg87r)
- le document est un support physique portant une (plusieurs) information dans un certain format
Sur base de ces définitions, on comprend mieux que:
- une information peut être portée par plusieurs documents
- un document peut porter plusieurs informations
La question se pose alors de savoir si on veut travailler dans un contexte documentaire (on valorise les documents) ou informationnel (on valorise l'information). Le premier est naturellement le plus facile à mettre en oeuvre que le second, qui est plus efficient. Dans la seconde situation, il est nécessaire de mettre en place une fonction de sélection et de tri des informations pour ne communiquer aux personnes intéressées que les informations (brutes) indépendamment des documents qui les portent. C'est plus cher, mais cela réduit considérablement l'impression d'infobésité...