Telle est ma réponse au billet publié il y a quelques jours par Christian Marcon de l'Université de Poitiers qu'il a intitulé, probablement avec un sourire en coin, "
C'est prouvé: les bloggeurs en intelligence économique se f... de ce qu'écrivent les chercheurs en intelligence économique" (
http://tinyurl.com/cpfg4pw). En tout cas, en ce qui me concerne et pour ce que je sais des autres blogueurs, nous ne nous foutons pas de ce qu'ils écrivent.
Dans son billet, Christian Marcon constate que dans le domaine de l'intelligence économique l'hybridation des connaissances (l'influence croisée des connaissances de deux groupes) entre les communs des mortels et les universitaires se fait à sens unique. Seuls les universitaires se nourriraient du travail des blogueurs pour faire avancer leurs réflexions et leurs travaux. Hou les vilains blogueurs!
Régulièrement, je fais l'effort de découvrir des travaux universitaires, mémoires, thèses, conférences... dédiés à l'intelligence économique. Mon intérêt n'a, à cet égard, guère de frontière et je découvre très volontiers et avec intérêt des opinions exprimées sous d'autres horizons (Etats-Unis, Canada, Afrique du Sud, Maroc, Algérie...). Les lecteurs de ce blog s'en sont rendu compte. Mais il est vrai que, parmi les documents qui trouvent grâce à mes yeux et font l'objet d'un billet dans ce blog, les thèses universitaires sont rares. Et si j'examine les raisons invoquées par Christian Marcon dans son billet, je pointerais celles-ci pour expliquer mes choix:
- Un décalage fort entre les connaissances produites et les centres d’intérêt des bloggeurs
- Une rétivité des travaux scientifiques à la lecture par des non scientifiques
Alors, je le trouve gentil, Christian Marcon, lorsqu'il nous interpelle: "
La balle est dans votre camp, bloggeurs passionnés d’intelligence économique. Pourquoi ne vous emparez-vous pas de ce que les chercheurs en intelligence économique écrivent?" Je l'invite à descendre de sa tour d'ivoire.
Notre rôle de blogueurs n'est pas de faire écho des thèses uiversitaires parce qu'elles sont universitaires, mais parce qu'elles pourraient participer à l'évolution de nos pratiques. Ce ne sont pas les théories statistiques qui vont servir de base à la création d'un nième logiciel de tri et de sélection, ni la description de machines à gaz, ni même l'analyse des résultats produits par des logiciels uniquement accessibles à des universitaires ou à des grandes organisations qui m'intéressent dans le cadre de ce blog. Je ne suis pas le premier à le dire, mais les PME ne sont pas des grandes entreprises en petit. Elles ont des modes de fonctionnement très pragmatiques et ne s'embarrassent pas de circonvolutions de langage, ni de théories complexes. Ce dont elles ont besoin, et donc ce que je recherche, c'est du pragmatisme dans les solutions qu'on apporte à leurs problèmes, basé sur des briques immédiatement accessibles. Du clé sur porte, quoi!
ll faut bien constater que ce n'est à cette aune que se nourrissent les universitaires. Alors, je n'ai bien évidemment aucune leçon à faire à personne. Toutefois, mes activités d'enseignant, de formateur, mais aussi de consultant m'ont appris que lorsque je n'obtiens pas la réponse souhaitée, ce n'est souvent pas que mon interlocuteur est mauvais (ou n'a pas bien appris sa leçon), mais c'est en général que j'ai mal posé ma question...