Ceux qui pensent que le plagiat, la copie non autorisée, cela n'arrive qu'aux autres, qu'aux marques de luxe et que cela vient toujous de Chine ont tout faux! Pour preuve, la récente accusation lancée contre la chaine H&M par la créatice de lingerie féminine Murielle Scherre et sa marque "La Fille d'O" (
http://lafilledo.com/). Cette dernière a été récemment avisée par une cliente de ce que un soutien gorge de la chaine suédoise ressemblait étrangement à un des modèles emblématiques de la marque gantoise (
http://tinyurl.com/h3ptm7k -
http://tinyurl.com/z87z5kf).
A un clic de cette histoire, on découvre rapidement qu'elle n'est as isolée. Pareille mésaventure est aussi arrivée à l'illustrateur Tuesday Bassen de Los Angeles dont certains dessins ont été repris par la chaine ZARA (
http://tinyurl.com/zyxn7wa). Tout comme au bijoutier anversois Studio Collect qui aurait vu un de ses bijoux copié par la marque suédoise COS, qui au demeurant appartiendrait à H&M (
http://tinyurl.com/jkvlxze). Et il ne faudrait pas chercher bien loin pour trouver d'autres exemples, comme ceux que j'ai déjà évoqués dans ces colonnes (
La guerre économique existe, même entre PME belges -
http://tinyurl.com/jb4p4o4 et
Guerre économique entre PME: pas que la bière, le saucisson aussi! -
http://tinyurl.com/hk535jm).
A ce stade, ne connaissant pas ces histoires, ni le dessous des cartes, il est difficile de prendre position et de formuler des commentaires sur les cas évoqués. On peut toutefois se demander si les (grandes) marques font bien leur boulot, à savoir au minimum:
- briefer leurs créateurs pour qu'ils évitent le plagiat
- s'assurer du respect de la propriété intellectuelle avant de commercialiser un produit
On pourrait aussi interroger les créateurs pour savoir s'ils ont pris en compte les risques de contre-façon et s'ils ont envisagé des pistes de défense (il est vrai que la perspective d'un procès face à des méga multinationales, même gagné d'avance, ne réjouis personne). Parmi les anticipations liées aux risques évoqués dans ce billet, on peut citer, sans être exhaustif:
- le dépôt de modèles
- une large publicité autour des créations, pour l'ignorance des possibles plagiaires, mais aussi du grand public et des clients
- la préparation d'un plan de crise, pour disposer de l'énergie et des ressources pour réagir rapidement et efficacement (par exemple, des relais dans les médias (sociaux) pour diffuser l'information et créer "le buzz"
- le provisionnement des honoraires d'avocats
A la limite, la décision de gestion des risques peut simplement être l'acceptation du phénomène, pour ensuite l'ignorer (et ne pas dissiper inutilement de l'énergie et des ressources dans émotionnelles et matérielles dans un combat difficile) ou en profiter pour créer un coup de projecteur sur son travail et ainsi le rendre plus visible et désirable (s'il est copié, c'est qu'il est pas mal... et cela vaut peut-être la peine de le faire savoir).
Le secret, dans une telle situation, reste la préparation et l'anticipation qui permet de réagir vite et efficacement. C'est vraiment une démarche d'intelligence stratégique.