Depuis quelques jours, je vous emmène à la découverte du modèle d'affaires de Take Eat Easy, sur base des informations disponibles sur le Web. Après voir brossé une première ébauche générale, on s'est attaqué aux modèles d'affaires spécifiques des principales parties prenantes de l'aventure. Après donc le modèle d'affaires des clients, des coursiers et des restaurateurs, il est maintenant temps de s'attaquer à la cinquième partie prenante, les actionnaires et autres bailleurs de fonds (car, n'en déplaise à de nombreux observateurs, on est bien dans un jeu à cinq et pas à quatre).
Il y a peu de communication autour des actionnaires de TEE. C'est d'ailleurs le groupe pour lequel on dispose du moins d'informations. Cette situation ne doit toutefois pas nous arrêter ni nous distraire de notre exercice. On sait toutefois qu'à côté des actionnaires historiques, les fondateurs, il s'agit de Venture Capitalists (sociétés de capitaux à risque), cinq, dont on connait les noms puisqu'ils sont fièrement affichés sur la home page du site. On sait aussi qu'ils sont critiques car ils amènent les liquidités nécessaires au financement de développement de l'entreprise. L'ampleur des efforts consacrés à la recherche de nouveaux actionnaires (114 VC's contactés, excuser du peu!) témoigne aussi de leur importance. Sans avoir d'indications directes sur la proposition de valeur qui leur a été formulée on peut déduire, de l'échec des négociations, qu'elle n'était pas convaincante...
On a donc des clients (les VC's), existants et à venir, dont on espère des revenus (des capitaux permanents pour financer la prochaine phase de développement) avec lesquels on essaie d'établir une relation de 1 à 1 et de proximité (probablement), de confiance (sans doute). Les ressources engagées sont principalement les fondateurs, qui ont mené de nombreuses activités de montages et de présentation de dossiers. Ce qui a inévitablement entraîné des coûts.
Pour le reste, on peut se baser sur certains silences et sur les pratiques habituelles du secteur et les témoignages d'autres entreprises ayant emprunté le même chemin, tout en gardant à l'esprit qu'il ne s'agit que de supputations. La proposition de valeur à laquelle les VC's sont sensibles s'exprime probablement sous la forme d'une promesse de croissance, de création d'actifs tangibles et intangibles (base de clients, opérations, parts de marché) qu'il sera possible de valoriser ultérieurement pour dégager une importante plus-value lors de la sortie du capital. Les canaux sont probablement en grande partie les réseaux de personnes (spécialisés) et le bouche à oreille. Sans oublier d'inévitables
road shows pour aller présenter le dossiers aux candidats bailleurs de fonds. Pour les activer, il a sans doute fallut des partenaires, les VC's déjà présents et banquiers ou comptables, dans la mesure où quand bien même les fondateurs semblent brillants, leurs entrées dans le monde de la finance ne sont pas extraordinaires (cfr profils Linkedin). Les partenaires ont probablement aussi aidé à la constitution des dossiers. Enfin, les coûts de la démarche doivent s'exprimer en perte d'autonomie par la mise sous tutelle d'un conseil d'administration et par l'intégration dans les équipes dirigeantes, d'hommes et de conseillers aux ordres des actionnaires.
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