Donc on va s'attaquer à la description du modèle d'affaires de l'entreprise Take-eat-easy. Pour se faire, on va mettre en scène l'information dont on dispose, que l'on va collecter sur le Web, sous la forme d'un Business Model Canvas. L'ordre dans lequel on va remplir ce dernier n'a pas beaucoup d'importance puisqu'il s'agit de décrire une situation existante. Il sera dicté par la collecte des informations, l'idée étant de positionner les informations au fur et à mesure de leur découverte, à l'instar de la reconstitution d'un puzzle. Et à certains moments, on poussera même l'exercice jusqu'à dessiner soi-même des pièces, c'est-à-dire faire des projections ou des suppositions.
Les faits, la mise en cessation de paiement de l'entreprise, nous permet déjà d'acter une première certitude: il n'y avait pas équilibre entre les coûts et les recettes. Dans la foulée, notre première collecte d'information est simple. On va exploiter les prises de parole de deux des fondateurs qui se sont exprimés en ligne (
http://tinyurl.com/hj6uy5t et
http://tinyurl.com/hy5s44g). On a de la chance, ces documents sont assez riches et on y apprend que:
- les recettes sont constituées par une commission sur le chiffre d'affaires des restaurants (30%) et par une participation forfaitaire des clients (2,5 eur/ commande)
- les coursiers sont payés aux alentours de 10, eur par course
- les opérations, le développement de la plate-forme, le business development local sont des activités clés (cfr remerciements)
- la recherche de capitaux est une activité clé (rencontres avec 114 VC's - excusez du peu...)
- trois groupes de parties prenantes sont importants (les clients, les coursiers, les restaurants)
- les revenus tirés des activités sont insuffisants et inférieurs aux coûts
- l'impossibilité de collecter des capitaux permanents a été le facteur déterminant
Ces premières informations nous permettent d'ébaucher le BMC, à savoir:
- les activités clés détectées sont les activités du QG, le développement de la plate-forme, les activités de business development, mais aussi la recherche de capitaux, sans oublier la livraison des repas (coursiers)
- ces activités clés génèrent des coûts
- les recettes sont faites des montants facturés aux restaurateurs et aux clients; comme ces derniers sont insuffisants, l'équilibre avec les coûts est assuré par des capitaux permanents qu'il faut augmenter régulièrement
- les restaurateurs et les clients(consommateurs) sont des clients (on leur facture de prestations)
- les coursiers sont des fournisseurs (ils facturent leurs prestations) et pourraient être considérés comme des partenaires clés (en tant que groupe, pas en tant qu'individualités)
- le cash est une ressource clé
- la statut des bailleurs de fonds n'est pas très clair (clients, fournisseurs, partenaires...?)
A ce stade, le modèle d'affaires de Take-eat-easy prend déjà forme et il s'annonce plus complexe que prévu. On a identifié quatre parties prenantes importantes (clients, restaurateurs, coursiers et bailleurs de fonds) qui ont chacune des intérêts et des attentes différents. Pour bien les prendre en compte et analyser correctement le business modèle de Take-eat-easy, on ne pourra donc pas faire l'économie de l'analyse de chacun de ces modèles d'affaires.
La suite au prochain épisode...