J'ai déjà fait mention de l'article que Pascal Frion et Jacqueline Yzquierdo-Hombrecher ont consacré, en juin 2009, à l'implémentation de l'intelligence économique en PME, mais sa relecture n'est pas dénuée d'intérêt (How to implement competitive intelligence in SMEs -
http://tinyurl.com/gvog6pl). Certes, il y défendent leur méthode ACRIE, basée sur les 3 étapes que sont une commande de départ, un plan d'attaque en 10 questions et 10 plans de recherches pour répondre aux questions. Mais ce n'est pas cela que je souhaite mettre en évidence aujourd'hui.
Ce document nous propose plusieurs analyses pertinentes que nous, professionnels de l'IE chargés de développer ces pratiques managériales en PME devrions garder à l'esprit... On peut ainsi retenir les différentes manières d'introduire l'IE en entreprise ainsi que les profils de (dirigeants) consommateurs d'informations. Toutefois, je retiendrai dans ce billet la liste de constats relatifs au développement de l'IE dans les PME. Cette liste est un inventaire impressionnant des forces qui s'opposent à nos actions:
- les études de cas de projets IE sont souvent issus de grandes entreprises
- l'IE fait l'objet de centaines de définitions, le plus souvent liées aux problématiques des grandes entreprises, aux sciences politiques ou à des incantations
- l'IE est le plus souvent présenté comme un processus permanent, pas comme une démarche par projet
- les compétences individuelles des dirigeants de PME sont souvent niées et l'information est présentée comme un paradigme de l'évolution (plus d'information est mieux)
- l'information est souvent présentée (et traitée) comme une fin en soi, plutût que comme un moyen de répondre à des questions
- alors que l’information est présentée comme un outil stratégique, la plupart des projets de CI se contentent de faire de la gestion documentaire
Comment donc s'étonner que les dirigeants de PME n'adhèrent pas à la démarche qui leur est proposée? Si nous souhaitons voir l'IE se développer dans nos petites entreprises, il est probablement urgent de modifier le point de vue et le discours et de se reconnecter aux réalités des PME. Ma pratique professionnelle va dans ce sens et montre que les dirigeants de PME y sont plus réceptifs.