Patrick Reinmoller (Cranfield School of Management - Cranfield University) et Shaz Ansari (Judge Business School - University of Cambridge) viennent de publier une étude intéressantre intitulée "The persistence of a stimatised practice: A Study of Competitive intelligence" (jan 2015 -
http://tinyurl.com/q59mnyo).
Les auteurs de cette étude se demandent comment une activité décriée et incapable de justifier de son intérêt peut persister. Dans leur introduction, ils mettent trois facteurs explicatifs sur la table:
- garder une pratique dans l'ombre évite les problèmes (ce qui ne se sait pas ne gêne pas)
- dans l'impossibilité de justifier l'utilité de l'intelligence économique, les praticiens font levier sur les bénécices généralement acceptés
- les praticiens poursuivent différentes pistes de développement pour augmenter la zone d'acceptabilité
Dans la foulée, les auteurs pointent également les mécanismes de soutien à ces facteurs:
- la plupart des études se focalisent sur la diffusion des pratiques, et pas sur leur persistence
- pour éviter d'aborder les sujets qui fâchent (les véritables bénéfices, les escapades du mauvais côté de la ligne...), les justifications s'arrêtent à la théorie
- on donne trop de visibilité à des études qui oublient l'aspect beaucoup d'efforts, peu de résultats
Au-delà de l'aspect "competitive intelligence", cet article met en lumière les mécanismes qui permettent la persistence, dans le monde des entreprises, de pratiques controversées voire socialement peu acceptables.
Le site cambridge network (
http://tinyurl.com/orx45tl) a la conluision suivante:
les entreprises peuvent persévérer dans des pratiques non pas en raison des bénéfices retirés, mais en raison de la surévaluation de la manière dont les concurrents envisagent la situation. Ce comprtement est similaire à celui adopté par les militaires dans le cadre d'une course aux armements...