Il y a quelques jours, je déambulais dans les travées de de la foire du livre à Bruxelles, m'arrêtant de temps à autres sur un stand, réagissant à quelques couvertures attirant mon attention. Cette fois-là, alors que je posais la main sur un tas de cartes postales promotionnelles, je suis abordé par un responsable du stand qui s'avère rapidement être le patron de la maison d'édition. La conversation s'amorce de façon badine, l'éditeur m'invitant à prendre un exemplaire de son outil de "
propagande". Même si je comprends bien être en face d'un amoureux des mots, qui aime les manipuler et jouer avec, je ne peux m'empêcher de rebondir sur l'utilisation du terme "
propagande" à la place de publicité. Et là, surprise, mon, interlocuteur se met en mode confidence et me raconte ses difficultés et faiblesses en matière de "
propagande".
J'apprends ainsi que la présence sur le Web est pour lui une épine dans le pied. Passe encore qu'il ne la considère pas comme stratégique (mais cette négation n'est-elle finalement pas une position de repli plus confortable?), mais il me conte l'histoire de son nom de domaine. Il est tout neuf, lancé en remplacement du précédent, toujours en ligne et maintenant obsolète, mais devenu inaccessible. La faute à un conflit bénin avec le Webmaster qui aurait pris la mouche sur quelque sujet. Le divorce consommé, ce dernier, par ailleurs empêtré dans des difficultés personnelles qui affectent ses activités professionnelles, s'arqueboute sur ce contrat et rêle de le voir filer. En conséquence, il fait la tête et bloque le site et le nom de domaine dont il est par ailleurs le représentant légal. Pour solution à ce conflit, l'éditeur a choisi une voie pragmatique, celle de d'un nouveau site Web.
A la question de savoir s'il avait bien compris la leçon et s'il était maintenant resté maître de son URL, de son hébergement, de son CMS et de leurs codes d'accès, l'éditeur a eu cette réponse délicieuse:
oui, j'ai confié tout cela à un ami...En conclusion, j'attire l'attention de tous les dirigeants de PME et de TPE sur l'importance de garder la main sur ces informations qui sont stratégiques pour toutes les entreprises et doivent donc faire l'objet d'une grande attention, même si les les partenaires techniques (internes ou externes) jouissent d'une grande confiance. Ce type d'anecdote est effectivement assez fréquente. En l'occurrence, les bonnes pratiques sont:
- d'enregistrer les comptes au nom de l'entreprise (raison sociale) et d'éviter de les lier à quelque compte individuel; à défaut les associer à la personne la plus stable de l'entreprise (dispositions à mentionner dans les appels d'offres)
- tenir à jour une liste des comptes ouverts au nom de l'entreprise, avec indentifiants et mots de passe administrateur, et de temps à autres, les vérifier
- ne confier les accès administrateurs aux sous-traitants que s'il n'y a pas d'autre solution
- en cas de rupture de contrat (confiance) avec un sous-traitant ou un collaborateur clé, organiser une réunion "de rupture" au cours de laquelle le collaborateur remettra la liste des comptes auxquels il a accès (Id et psw) qui seront vérifiés et modifiés par le responsable de l'entreprise