
Selon Wikipedia, la syllogomanie est la tendance à accumuler de manière compulsive des objets indépendamment de leur utilité ou de leur valeur. Elle est souvent illustrée par l'histoire des frères Collyer, au début du XXème siècle à New-York (
http://tinyurl.com/py8nwa9). Certains observateurs considèrent que la NSA souffre de ce syndrome. Elle collecte un nombre considérable d'information, mais semble incapable de les exploiter. Ils nous disent qu'après analyse de 225 cas de terrorisme, il apparaît que la NSA et ses collectes frénétiques de données n'ont eu aucun impact perceptible sur leur prévention.
A notre niveau de veille et de collecte d'information, combien d'entre-nous sommes sujets du même syndrome et recueillent de l'information, en volume excessif, mais sans en retirer des informations exploitables?
Dans les faits, la plus grande difficulté d'un projet de veille est le bon dimensionnement de l'effort, surtout en PME. Comme on peut chercher sans fin, puisqu'on a toujours l'espoir de trouver une nouvelle information inédite, la tentation est grande d'aller au-delà du raisonnable dans le temps consacré à la recherche. Il en va de la veille comme bon nombre de projets: elle est soumise à la loi de Nolan qui nous dit que lorsqu'on ne dispose que de deux flèches, il n'est pas possible de toucher 3 cibles (qualité, ressources, vitesse). Alors, si vous devez mettre en place une veille, à moins que la qualité de l'information soit vraiment critique, auquel cas vous privilégierez la qualité de l'information et la vitesse, au détriment des ressources (coûts), déterminez un niveau d'efforts raisonnable (temps de recherche), quelques objectifs (questions)et mettez en place une procédure de validation. Ainsi, à intervalles réguliers, vous pourrez juger si les résultats obtenus sont conformes aux attentes et dans quelle mesure les informations proposées par la veille sont bien exploitées par votre organisation. Et le cas échéant, vous pourrez adapter vos efforts à la hausse, ou à la baisse.